Hier, lors d'un point de presse animé par les responsable de l'Office national de l'aliment de bétail (ONAB) et ceux de l'entreprise Sotracov, chargée de l'importation de la viande indienne, l'on a tenté, de nouveau, de calmer les esprits des consommateurs à la suite de la polémique qui est née au sujet de cette viande ainsi qu'à la tension qui caractérise actuellement le marché du poulet. D'emblée, le président du directoire de l'ONAB a tenu à confirmer que son organisme a bel et bien stocké 4.200 tonnes de poulet, une quantité destinée à être commercialisée pendant le mois de Ramadhan. «Mais ce sont nos propres élevages et nous avons commencé cette opération de stockage depuis maintenant 4 à 6 mois. C'est-à-dire que cette politique de stockage n'est pas à l'origine actuelle de la tension qui caractérise le marché du poulet», a déclaré le président du directoire de l'ONAB, Bouzid Boukersi. Il précise sur sa lancée que son organisme a développé également des partenariats avec des producteurs privés afin d'alimenter également les structures de stockage. «Ces partenariats tendent à soutenir la filière avicole privée à travers la mise à disposition des producteurs de poussins et de l'aliment et, récupérer, par la suite, le poulet une fois prêt à être mis sur le marché». Pour la commercialisation, le patron de l'ONAB a indiqué que 184 franchises sont déjà signées avec des distributeurs privés qui s'ajoutent ainsi au réseau de l'ONAB. «Nous voulons nous positionner sur le marché par une intervention en aval. Cette politique tend à se pérenniser», a-t-il soutenu. Le même responsable a reconnu, sur sa lancée, qu'il y a bel et bien flambée des prix sur le marché, «mais c'est une flambée conjoncturelle qui caractérise les marchés à la veille de chaque Ramadhan». Et d'ajouter que les prix dépendent aussi des fluctuations des cours du soja et du maïs sur les marchés internationaux car ces deux produits sont cotés en bourse et rentrent essentiellement dans la production de l'aliment de bétail. Selon Bouzid Boukersi, l'ONAB n'assure que 15% des importations de ces deux produits, alors que le reste l'est par le privé qui, lui aussi, impose ses lois sur le marché, des facteurs qui, selon le président du directoire de l'ONA, influent directement sur les prix. Il assure, néanmoins, que, pour ce qui concerne l'ONAB, «aucune augmentation des prix de l'aliment n'est intervenue depuis mars 2009». Il y a eu ensuite, selon le même responsable, un taux de mortalité important de poulets pendant les journées de canicule du mois de juillet dernier. Bouzid Boukersi s'est engagé, lors de la conférence de presse, de maintenir les prix autour de 250 DA/kg. Même si, selon lui, sur le marché, le contrôle des prix est du ressort des instances compétentes du ministère du Commerce et de l'Agriculture. Le même responsable évoque aussi un autre «élément déstabilisateur» du marché, celui relatif au poids de l'informel qui représente 70% de l'ensemble des opérateurs de la filière avicole. Concernant les viandes rouges, le PDG de Sotracov, l'entreprise privée en charge de l'importation de la viande indienne, a expliqué qu'en juin 2010 ses experts se sont mis sur le marché indien après l'ouverture des frontières sanitaires avec l'Inde. «Cette opération d'importation est purement commerciale et intervient après la visite effectuée en Inde par les autorités vétérinaires algériennes». A la question de savoir si la viande est «hallal» ou non, le même responsable a indiqué «qu'il est trop demandé pour un pays musulman de poser cette question». Pour la commercialisation de cette viande, le PDG de l'ONAB a indiqué qu'elle sera sur le marché 3 jours avant le mois de Ramadhan, après l'autorisation de l'Institut Pasteur Algérie. Ses prix oscilleront entre 450 et 550 dinars le kilogramme.