Le phénomène de harragas continue à faire des vagues. L'Algérie, qui en est touchée de plein fouet, ne compte pas rester les bras croisés devant les dépassements que commettraient d'autres pays à l'encontre de ses ressortissants. C'est dans ce sens que sera instruit notre représentation diplomatique en Grèce. En effet, l'ambassade d'Algérie à Athènes va être instruite pour vérifier auprès des autorités grecques si effectivement des centaines d'Algériens, entrés clandestinement dans ce pays, sont en détention. C'est ce qu'a affirmé Halim Benattalah. En cas de confirmation des faits, l'Etat prendra les dispositions nécessaires. Le secrétaire d'Etat auprès du ministère des Affaires étrangères, chargé de la Communauté nationale à l'étranger, répondait à un confrère qui l'interrogeait au sujet des clandestins algériens détenus en Grèce, et dont le nombre dépasserait les 900. Le secrétaire d'Etat a fait part de son ignorance de la question, sans écarter l'intervention de l'Etat «si les faits sont confirmés», ajoutant que « l'Etat prendra les dispositions nécessaires pour pallier à ce problème». Il utile de préciser que de nombreux jeunes Algériens qui se rendent légalement en Turquie choisissent la Grèce comme voie de passage pour se rendre clandestinement dans les pays de l'Union européenne. «Ces haraggas choisissent de se rendre en Turquie dans l'espoir d'accéder, par la suite, aux pays de l'UE. Le phénomène, qui prend de plus en plus d'ampleur, est loin d'être aisé à traiter, mais il n'est pas méconnu», a encore affirmé M. Benattallah, laissant entendre que les autorités turques sont, quelque peu, complices puisqu'ils expulsent ces jeunes, en situation irrégulière de leur territoire vers la Grèce. «On a connaissance de cet état de fait» a-t-il reconnu. «Il existe, bel et bien, du côté turc une filière qui organise tous ces débarquements. Quelque part, il est clair que les Turcs ont leur part de responsabilité. Il y a une forme de laxisme du côté des autorités turques», a-t-il précisé. Selon les chiffres en notre possession, il y aurait plus de 900 clandestins algériens dans les prisons grecques sur un total avoisinant les 1.500 personnes vivant en situation irrégulière sur le territoire grec. L'information a été relayée par plusieurs médias, entre autres étrangers, mais elle reste encore non confirmée. Ces mêmes médias citent une étude qui a été financée par l'Union européenne et conduite par un nombre important de chercheurs universitaires issus de plusieurs nationalités, notamment algérienne, espagnole, française et italienne.