Autorisé, vendredi dernier, par la justice française à rentrer au pays, le diplomate algérien Mohamed Ziane Hasseni préfère rester en France jusqu'à son acquittement. C'est ce qu'a déclaré le secrétaire général du RND et Premier ministre, Ahmed Ouyahia. « Cette affaire n'a pas encore été tranchée par la justice française. Le diplomate a décidé personnellement de rester en France jusqu'à ce que son acquittement soit prononcé », affirme-t-il lors de son passage, dimanche dernier, au Forum de l'ENTV. Selon lui, la mise sous contrôle judiciaire de Mohamed Ziane Hasseni « est un acte regrettable et incohérent ». Ce faisant, le Premier ministre tente de justifier la réaction tardive et peu ferme de l'Algérie après l'arrestation, en août 2008, de son diplomate par les autorités françaises. Il avoue, dans ce sens, qu'Alger ne voulait pas froisser ses relations avec Paris. « L'Algérie a préféré faire prévaloir la sagesse pour éviter une tension dans les relations entre les deux pays. Ce qui n'aurait été ni dans notre intérêt ni dans l'intérêt de la France, mais aurait servi les intérêts des ennemis de l'Algérie, voire conçu comme une preuve à charge contre le diplomate algérien », soutient-il. Mohamed Ziane Hasseni, ajoute-t-il, « est un cadre qui a toujours honoré son pays ». L'orateur n'a pas raté l'occasion de critiquer les journalistes algériens traitant de ce sujet, en leur reprochant « d'avoir écrit des articles plus virulents à l'encontre de l'Algérie ». A une question concernant la pénalisation de l'émigration clandestine, Ahmed Ouyahia justifie également les derniers amendements introduits dans le code pénal. Des amendements qui prévoient de fortes sanctions contre les « harraga » et les « passeurs ». « Ce phénomène est une crise d'un pays, une crise de confiance. Mais il n'était pas question, tout de même, de violer la loi et de tolérer une émigration enfreignant les dispositions de la législation nationale », estime-t-il, en rappelant que la loi prévoit des « sanctions plus sévères contre les trafiquants de migrants et vise à juguler ce commerce porteur ». S'exprimant sur la question des GLD, le Premier ministre réaffirme : « L'Algérie ne les oubliera jamais. » « La reconnaissance de leurs sacrifices pour le pays représente pour les institutions de l'Etat un devoir moral et un gage pour l'avenir », dit-il. Réagissant au dernier rapport du secrétariat d'Etat américain, critiquant la situation des droits de l'homme en Algérie, Ahmed Ouyahia précise : « Chacun nettoie devant sa maison. » « Bricolage dans la distribution des logements » Au sujet de l'accès aux logements, Ahmed Ouyahia affirme que le problème réside dans la distribution. « Il y a beaucoup de bricolage dans la distribution des logements en Algérie », reconnaît-il. Il met en cause, dans ce sens, « une politique dite sociale qui se fait sur le dos de la société ». En revanche, le premier responsable du RND dément « le chiffre d'un million de logements vides ». « Je démens le plus officiellement du monde le chiffre de 1 million de logements vides, c'est une affabulation », souligne-t-il. Les dernières mesures économiques prises par le gouvernement, affirme-t-il, « n'ont pas été contestées par les hommes d'affaires ». « Les seuls qui ont protesté sont les investisseurs de l'économie de bazar », explique-t-il. « Il est temps de remettre les pendules à l'heure. D'autres mesures seront prises pour couper l'herbe sous le pied de ceux qui pensent que l'Algérie est un bras cassé », explique-t-il, en ajoutant que « le protectionnisme est de retour à grands pas dans le monde ».