L'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications, l'ARPT, avait ordonné aux trois opérateurs de recenser et d'identifier les puces de téléphonie qu'ils avaient mis en circulation. Elle avait même donné un délai avant de sévir, délai qui avait été rallongé, à la demande de certains intervenants, car estimant que le nombre de leurs clients est plus important que celui d'autres. En dépit du fait que le dernier ultimatum a expiré, depuis plus de 2 années, des centaines de milliers de puce sauvages sont toujours actives. En effet, l'ARPT qui est le gendarme dans le monde de la téléphonie, en Algérie, car fixant les règles du jeu et veillant à ne pas les voir transgressées, estime à près de 600.000 le nombre de puces de téléphonie mobile non identifiées toujours actives. Avoisinant les 5 millions de puces non identifiées, en 2008, l'ARPT avait initié une démarche visant à assainir le secteur pour des raisons de sécurité. Une puce non identifiée, communément appelée puce sauvage, permet par exemple à un criminel de communiquer en toute sécurité –à condition de le faire avec un correspondant qui a une puce non identifiée, également, en toute sécurité. Le fait est que certains opérateurs de téléphonie ne jouent pas le jeu, prétextant être impuissants et ne pas pouvoir imposer à leurs distributeurs d'arrêter de vendre ce genre de puces, comme l'exige la réglementation depuis 2008. En effet, l'ARPT exige des opérateurs de téléphonie mobile d'identifier leurs abonnés notamment pour éviter que ces lignes ne soient utilisées par les terroristes pour communiquer et commettre des attentats à la bombe et faciliter la tâche aux policiers et gendarmes qui récupèrent des portables, sans pouvoir remonter à leurs propriétaires, pour élucider des crimes, vols ou autres affaires nécessitant une identification précise, lors des enquêtes. Le rapport de l'ARPT fait également état d'un «nombre important» de puces vendues avec de faux papiers. Une technique déjà utilisée par les distributeurs avant 2008 dans le but de simplifier la vente des lignes téléphoniques et satisfaire les demandeurs qui rechignent à présenter des papiers d'identité. Plus grave, des puces sont vendues à des acheteurs avec des copies de cartes d'identités appartenant à des tiers, alors qu'elles sont volées, sous le prétexte de les offrir à des amis ou parents.