Apr?s le commerce des bourses en mati?re plastique, de la fripe, des cigarettes, de l?eau et du pain rassis, les partisans du moindre effort viennent de s?inventer une autre activit?, pas du tout exigeante mais bien plus juteuse. A Oran, plus pr?cis?ment aux alentours de la municipalit?, des secteurs urbains et au niveau des 25 mairies, ils sont l?gion ? avoir finalement opt? pour le faux t?moignage qu?ils ont anobli et ?lev? au rang de sp?cialit?. Ayant leurs entr?es dans les diff?rents services avec lesquels ils ont tiss? des relations int?ress?es, ceux qui ont fait du t?moignage une profession, sont constamment aux aguets. On les retrouve la plupart du temps autour des innombrables ?crivains publics avec lesquels ils sont de m?che. Vous avez l?intention de vous marier, de demander un cr?dit bancaire, de certifier une d?claration, ils sont pr?ts ? apposer leurs empreintes digitales ou signer le papier qui fait de vous un ange et le partenaire exemplaire. Leurs honoraires sont uniformes et ne varient pas. A Sidi El-Houari, Ha? Bouamama, Sid El-Bachir ou derri?re l?imposant H?tel de ville d?Oran, les faux t?moins font payer leur service 50 dinars. Jeunes et bien portants pour la plupart, ils sont pr?ts ? vous blanchir comme neige m?me si votre casier judiciaire est surcharg?. Dans certains secteurs urbains de la municipalit? d?Oran, ce sont des agents municipaux qui ont fait du faux t?moignage une activit? d?appoint. En effet, parce qu?ils ont l?acc?s facile aux diff?rents services, notamment celui de l??tat civil et de la l?galisation des documents, ils ont jet? leur d?volu sur cette activit? et ne manquent pas de graisser la patte aux pr?pos?s qui leur renvoient l?ascenseur et leur facilitent la t?che. Approch? et sollicit?, l?un d?eux d?clare, sous couvert de l?anonymat ?J?exerce comme agent de s?curit? et le salaire que je per?ois ne suffit m?me plus ? couvrir les frais de transport, des cigarettes et des in?vitables tasses de caf?. Pour joindre les deux bouts, j?apporte mon concours ? ceux qui ont besoin de t?moins cr?dibles. A la fin de la journ?e, il m?arrive de faire 500 ? 700 dinars de recette, de quoi subvenir aux besoins de ma famille.? Inform? des risques qu?il encourt en agissant de la sorte, cet interlocuteur r?plique ?Je ne suis pas devin et agis de la sorte par n?cessit?. Mes sup?rieurs et, le cas ?ch?ant, le juge comprendront et ne m?en tiendront pas rigueur.? Cette pratique que la morale et la loi r?prouvent ayant pris de l?ampleur et risquant de causer du tort aux individus et ? la collectivit?, les pouvoirs publics devraient la combattre au m?me titre que la corruption et les autres maux sociaux.