Ben Ali a été définitivement et officiellement écarté du pouvoir et l'intérim est revenu au président de la Chambre des députés, Fouad Lambazaâ. La vacance du pouvoir présidentiel en Tunisie a été annoncée par le président du conseil constitutionnel tunisien, Fethi Abdennadher, légalisant ainsi la mise à l'écart définitif du président Ben Ali, en fuite en Arabie Saoudite, et ce, au lendemain d'une nuit de tension et de violences. La disposition permet d'actionner l'article 57 de la constitution permettant au président de l'Assemblée nationale d'assurer l'intérim en remplacement du premier ministre qui s'est autoproclamé, en dépit de la constitution, président intérimaire de la République. Ainsi, Fouad Lambazaâ, actuel président du parlement, est donc la personnalité désignée pour gérer une phase de transition permettant la préparation et l'organisation des élections présidentielles qui vont avoir lieu dans deux mois. Lors de son intervention télévisuelle, le président du Conseil constitutionnel a annoncé hier l'organisation d'élections présidentielles dans les deux prochains mois. L'ex-maître du palais de Carthage, au pouvoir depuis 23 ans, a été accueilli en Arabie Saoudite, non loin de Jeddah, selon des sources proches des autorités wahhabites, après avoir quitté le pays vendredi soir. En effet, tôt hier, Riyad a annoncé que Ben Ali et sa famille étaient arrivés par avion en territoire saoudien, mettant fin à plusieurs heures de mystère. La décision de les accueillir a été prise à la lumière des "circonstances exceptionnelles" que traverse la Tunisie et avec un "voeu" de "paix" et de "sécurité" pour le peuple tunisien, a précisé un communiqué officiel du royaume. Un fois vêtu de son costume de président par intérim, Fouad Lambazaâ a renvoyé Mohamed Ghanoucchi à son poste de Premier ministre, après que ce dernier a pris la main vendredi conformément à l'article 56 de la Constitution tunisienne. L'article prévoit qu'"en cas d'empêchement provisoire, le président de la République peut déléguer, par décret, ses attributions au Premier ministre".