Huit mois après l'avènement du professionnalisme en Algérie, la situation ne bouge pas d'un iota au sein des 32 clubs qui se sont offerts ce statut. Les investisseurs ne se bousculent, d'ailleurs, pas aux portillons, et c'est ce qui pousse, du reste, les présidents de clubs à miser totalement sur les mesures prises par l'Etat dans le cadre de l'opération d'accompagnement du projet, comme promis par les plus hautes instances du pays. Mais, voilà qu'aucune action concrète, dans ce registre, n'est venue soulager les présidents de clubs, ce qui a eu pour effet, de conforter les doutes émis par la plupart d'entre eux quant à la réussite de l'expérience. A titre d'exemple, beaucoup d'handicaps à la récupération des 10 milliards des banques promis par l'Etat à titre de prêt. Tout cela a fini par exacerber les présidents, au point de douter fort quant à la sincérité des autorités à aller jusqu'au bout de leurs promesses. La réaction du représentant des pouvoirs publics, le ministre de la Jeunesse et des Sports, M. El Hachemi Djiar en l'occurrence, ne s'est pas fait attendre d'ailleurs. L'homme s'est précipité ainsi pour rassurer tous les présidents de clubs et renouveler par-là même, les engagements de l'Etat à contribuer à la réussite de l'expérience. Et pour joindre l'acte à la parole, il vient d'organiser une rencontre entre les présidents en question et les directeurs des banques concernées. Seulement, il se trouve qu'à l'issue de cette réunion, le pessimisme gagne davantage les représentants des clubs d'autant que les banques insistent sur plusieurs exigences pour «libérer» les fonds réclamés, une position tout à fait confortée par le ministre lui-même, qui tente de calmer les esprits des présidents en leur expliquant que les conditions posées sont, tout à fait, légitimes car les banques tiennent à avoir des garanties avant de débloquer l'argent en question. Il se trouve aussi que M. Djiar n'est pas totalement d'accord avec certains présidents qui s'empressent de tout mettre sur le dos de l'Etat afin de justifier leur échec dans la gestion de leurs clubs ou absorber la colère de leurs opposants. Une position qui enfonce davantage les clubs en question, ce qui n'augure guère de jours meilleurs pour le professionnalisme en Algérie.