UniversitÈ SBA Dans une déclaration rendue publique hier samedi, et dont une copie a été adressée par mail au bureau local de la Voix de l'Oranie, le collectif des enseignants de l'université Djillali Liabès de Sidi Bel-Abbès revient avec beaucoup plus de détails sur les griefs reprochés à l'administration universitaire et ayant été à l'origine du sit-in de protestation observé l'avant-veille jeudi, devant le rectorat par plus d'une centaine d'entre eux. «En ce moment crucial pour l'Algérie et pour l'université algérienne, soulignent les signataires de la déclaration, il est difficile d'imaginer ou d'admettre une administration publique, dans un secteur aussi névralgique que celui de l'enseignement supérieur, sombrer dans un aussi grand déclin et une aussi dramatique décrépitude. L'administration de l'université de Sidi Bel-Abbès ne se suffit plus de bafouer quotidiennement la dignité de l'enseignant, elle va jusqu'à lui renier des droits accordés par les lois de la République. Ces actes irresponsables constituent une provocation du collectif enseignant, un mépris vis-à-vis d'eux et une incitation à la désobéissance. En effet, ne pas exécuter les dispositions de la loi s'appelle un déni de droit et une exhortation à la révolte.» (…) Parmi ce qu'il considère comme des «manquements aux obligations de l'administration universitaire», le collectif des enseignants en citera au moins six, à savoir «le versement tardif de la prime de rendement du deuxième semestre de l'année 2010 avec le taux de 2007 alors que les autres universités ont appliqué le nouveau barème, celui de 2008, et se sont acquittées des rappels de toute l'année 2010, les régularisations des situations administratives des enseignants (confirmation des nouveaux recrutés, passage au grade, les échelons, …) qui tardent à se concrétiser des années durant, le blocage de la commission des œuvres sociales des enseignants depuis 2006, alors que cette dernière est organiquement indépendante de l'administration (élue), lequel blocage a entraîné l'absence de toute information ou contrôle de fonds propres se chiffrant en milliards, le refus d'appliquer certaines dispositions du statut particulier de l'enseignant chercheur comme celle définissant la charge statutaire de l'enseignement, la gestion chaotique de la pédagogie avec des inscriptions étalées (presque sans limite), des problèmes dans les délibérations, classes de TD ou amphis surchargés suivant les facultés, refus d'appliquer le tutorat (un des fondements même du système LMD), problèmes de logistiques…, la gestion bureaucratique de la recherche et le non-respect des engagements pris avec d'autres établissements.» (…) Partant d'un tel constat de carence, les enseignants de l'université de Sidi Bel-Abbès demandent à l'administration de «se ressaisir et de s'attacher d'urgence à la prise en charge des problèmes posés, sans démagogie et sans détour. Les auteurs de ces violations graves de la réglementation doivent répondre de leurs actes et des mesures rapides doivent être prises pour corriger ces dysfonctionnements d'urgence. Les problèmes posés demandent une attention particulière et des solutions rapides. La situation ne permet plus les atermoiements, les renvois et les faux-fuyants» tiendront-ils à faire observer. En conclusion de leur déclaration, les enseignants ne manqueront pas également de rappeler que «(s'ils) privilégient encore le dialogue, soucieux d'épargner à notre université une situation d'incertitude et de doute, l'administration se doit de réviser son attitude méprisante envers ses administrés en général et les enseignants en particulier.» «L'approche autoritariste et despotique, regrettent-ils néanmoins, a porté un préjudice grave à notre Université et à son développement et a entraîné son déclassement continu vers le fond. L'Université de Sidi Bel-Abbès, pôle d'excellence et de rayonnement, c'est déjà de l'Histoire. Cet échec est à la charge totale de l'administration actuelle. Il doit être assumé et médité et des mesures justes, rompant avec des habitudes d'un autre temps, incessamment prises», souhaiteront enfin les signataires de la déclaration.