Après trois jours d'accalmie, l'université Djillali Liabès connaît, de nouveau, une vive tension. En effet, une violente altercation a opposé, avant-hier, à la faculté des sciences, des étudiants affiliés au SNE, venus défendre « l'honneur bafoué du recteur », à d'autres étudiants appartenant à des organisations estudiantines fermement opposées à « la politique de pourrissement entretenue par le recteur. » Dans ce même contexte, on croit savoir que la commission d'enquête ministérielle dont la présence a été exigée de part et d'autre, a entamé, hier, son travail au niveau de plusieurs facultés. Une commission dont la mission principale est de faire la lumière sur les nombreux scandales et dysfonctionnements qui ont secoué, entre autres, les facultés de médecine et de droit. Pour rappel, la semaine dernière, le juge d'instruction près le tribunal de Sidi Bel Abbès a rendu sa décision concernant la plainte déposée par le recteur de l'université Djillali Liabès, Nacer Tou, à l'encontre des étudiants affiliés à l'UNEA et l'UNJEA. En effet, deux d'entre eux ont été incarcérés et douze autres placés sous contrôle judiciaire. Différemment interprétée, la nouvelle ne pouvait passer inaperçue dans le milieu universitaire où l'on ne s'attendait certainement pas à une décision aussi « sévère ». Le temps des polémiques La première des réactions a été celle du CNES dont le coordinateur régional a appelé à « la nécessaire libération des étudiants pour apaiser la situation. » « On ne peut, certes, pas commenter une décision de justice, mais on n'accepte pas, non plus, que les forces de sécurité violent les franchises universitaires. Ce qui s'est passé est d'une extrême gravité », dira-t-il. La section locale du CNES a indiqué, dans un communiqué rendu public hier, que, « depuis plusieurs jours, l'université de Sidi Bel Abbès vit une situation de crise sans précédent et les vrais problèmes de la communauté universitaire sont carrément occultés. Durant la journée du lundi 29 novembre, les choses ont pris une autre dimension et des événements graves sont survenus. » Dénonçant l'utilisation de toute violence à l'intérieur de l'université et déplorant la séquestration de certains responsables et enseignants à l'intérieur des locaux du rectorat, le CNES fait remarquer que « les problèmes du respect des franchises universitaires restent posés au même titre que celui de la sécurité des personnes au sein de ces établissements. » Qui est responsable d'une telle situation ? La responsabilité est, certes, partagée, considère-t-on, mais encore faut-il la situer avec exactitude, tout comme le rôle qu'ont pu jouer « ces parties » qu'aucun n'arrive (ou ne veut) à identifier clairement afin, justement, de désamorcer cette véritable poudrière qu'est devenue l'université. Le CNES estime que « les actes survenus ces derniers jours sont une répétition de ceux de l'année dernière, tolérés par les administrations locale et centrale et, peut-être, encouragés par certaines parties. » Lesquelles ?