A l'appel de la coordination régionale des sections grévistes du CNES, un rassemblement des enseignants de l'Ouest est prévu, aujourd'hui, devant le siège du tribunal de Sidi Bel Abbès, où Mustapha Mechab doit comparaître devant le juge d'instruction. Pour rappel, le coordinateur national adjoint chargé de l'Ouest est poursuivi pour « incitation à la grève ». Les enseignants porteront, symboliquement, lors du rassemblement des brassards noirs en guise de désapprobation des méthodes employées par les pouvoirs publics pour restreindre les libertés syndicales. Il y a lieu de signaler que les grévistes de Sidi Bel Abbès ont observé, samedi, un sit-in au siège du rectorat pour réclamer la levée des sanctions judiciaires infligées à leurs représentants légitimes et le versement des salaires de près de 400 enseignants, bloqués par l'administration. Par ailleurs, la colère des enseignants grévistes de l'université Djillali Liabès est montée d'un cran, avant-hier, après que l'administration se soit lancée dans la réalisation et le décompte d'examens ne regroupant que « 2 ou 3 étudiants ». Des examens faits « (...) sans la présence du responsable du module », souligne un communiqué rendu public, hier, par le CNES. La section CNES fait remarquer aussi que l'administration, piétinant les lois, n'a pas hésité un instant pour remplacer les enseignants grévistes pour les surveillances au mépris de la loi. Pour les animateurs de la section, l'administration ne lésine plus sur les moyens pour arrêter le mouvement. « Tous les moyens sont bons : intimidations, suspensions, désinformation, intox », relèvent-ils. Plus grave encore, s'insurgent-ils, l'administration a décidé de passer outre l'impossibilité de délibérer en programmant les examens de synthèse, malgré plusieurs reprogrammations des deuxièmes épreuves de moyennes durées. Une dérive accentuée par la programmation de tous les examens sans les avis des comités pédagogiques (CPC) normalement réunis, précisent les grévistes. Or, lorsque Amar Tou était ministre de l'Enseignement supérieur, une circulaire a été diffusée stipulant clairement que la préparation et la programmation des examens est du ressort des CPC, rappelle le CNES.