«Le gouvernement algérien n'envisage pas pour l'heure d'autoriser de nouveaux partis politiques.» Cette déclaration sort de la bouche du Premier responsable de la sécurité intérieur. Il l'a faite jeudi sur les ondes la radio nationale à Alger. Plus précis, le ministre de l'Intérieur, Dahou Ould Kablia, a indiqué que «l'agrément de nouveaux partis politiques n'est pas envisagé pour le moment», ajoutant qu'«aucun agrément n'a été délivré pour l'heure». L'information sur une éventuelle autorisation de nouveaux partis politiques a circulé es derniers temps. La déclaration d'Ould Kablia arrive, pour ainsi dire, pour la démentir. Des groupes ou personnalités ont, en effet, déposé pour leur formation une demande d'agrément auprès du ministère de l'Intérieur. Certaines demandes ont été faites depuis plusieurs années. Le Parti pour la justice et la liberté (PJL) de Mohamed Said, candidat à l'élection présidentielle de 2009, l'Union démocratique républicaine (UDR) d'Amara Ben Younes, ancien ministre de la Santé et dissident du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) de Said Sadi, et enfin le Front démocratique (FD) de l'ancien Premier ministre Sid Ahmed Ghozali, comptent parmi les principales formations qui aspirent à une activé légale. Selon des recoupements d'informations en notre possession, d'autres personnalités, comme Madani Mazrag, chef de l'ex-Armée islamique du salut (AIS) qui s'est rendu aux autorités dans le cadre du programme de réconciliation nationale Concorde civile, souhaite lui aussi mener le combat politique. Il en est de même pour Abdellah Djaballah. Déjà fondateur de deux partis d'Al-Islah et Ennahda, il veut en créer un troisième avec la levée de l'état d'urgence. Il est utile de préciser que 21 partis politiques siègent à l'Assemblée nationale populaire (APN). D'autres partis jouissent de la légalité sans pour autant y être présent. C'est le cas notamment du parti d'Aït Ahmed, le Front des forces socialistes (FFS), un parti d'opposition qui avait boycotté les dernières élections législatives de 2007. Depuis l'ouverture démocratique en 1988, plusieurs partis politiques ont vu le jour à la faveur d'une loi organique qui autorisait 15 personnes à fonder des associations «dites à caractères politiques». La révision de la même loi a permis une décantation qui s'est soldée par la réduction du nombre de partis. Aujourd'hui encore ils sont plusieurs dizaines à jouir d'une reconnaissance officielle. L'encrage de ses partis ne peut se mesurer qu'à travers des scrutins électoraux.