Gangrénant l'économie nationale, le fléau de la corruption est sous la loupe de l'Etat. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, l'a réaffirmé jeudi. L'Etat a placé la lutte anti-corruption et la fraude «au cœur de son action», a-t-il déclaré dans un discours lu en son nom au siège de la centrale syndicale UGTA à Alger. La détermination de protéger l'économie nationale contre la corruption est ainsi réaffirmé par les pouvoirs publics qui affichent une volonté inébranlable en la matière. «Fermement déterminé à protéger l'économie nationale, l'Etat a placé la lutte contre la corruption et les pratiques parasitaires et la fraude au cœur de son action», est-il écrit dans le message du président de la République lu par Mohamed Ali Boughazi, conseiller à la présidence, à l'occasion du double anniversaire de la création de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et de la nationalisation des hydrocarbures. Dans le même message, il a été indiqué, selon l'agence APS, que «des cadres juridiques et des mécanismes de prévention ont été mis en place à cet effet et l'Etat continuera à consacrer les moyens nécessaires pour renforcer et soutenir les instances de contrôles». Il s'agit d'un «arsenal législatif» voté en 2010, comprenant une loi sur la Cour des comptes, l'obligation de transparence dans les transactions commerciales, la facturation et la justification des marges et le renforcement de la lutte contre le non-respect de la législation du travail et de la Sécurité sociale. «Ces mesures d'ordre législatif et réglementaire ont été accompagnées par la mise en place, dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014, d'importantes ressources évaluées à près de 400 milliards de dinars (environ 4 milliards d'euros), afin d'améliorer les moyens de travail des administrations et services chargés du contrôle», a ajouté dans son message le président de la République, M. Bouteflika. Il y a 40 ans, la nationalisation des hydrocarbures a été décidée. Elle a donné naissance à la Sonatrach (Société nationale pour la Recherche, la Production, le Transport, la Transformation et la Commercialisation des Hydrocarbures spa). Avec un chiffre d'affaires de près de 64,975 milliards de dollars en 2008, elle est classée première compagnie en Afrique et douzième dans le monde. Elle s'occupe d'exploration, de production, transport par canalisations, transformation et commercialisation des hydrocarbures et de leurs dérivés. Récemment, elle a fait objet d'un large scandale qui n'a pas laissé indifférents les Algériens. D'où, pour certains observateurs, la teneur du message du président de la République.