Le Président Abdelaziz Bouteflika avait annoncé, le 28 octobre dernier, lors de l'ouverture de l'année judiciaire, la création prochaine d'une Commission nationale ad hoc pour lutter contre la corruption. Face à l'ampleur prise par le fléau, le Président Bouteflika avait, alors, affirmé que «la Justice et les lois de la République seront appliquées à toute personne rendue coupable de faits de corruption». Ces déclarations interviennent dans un contexte marqué par l'éclatement de plusieurs affaires de corruption, impliquant de hauts cadres de l'Etat, des gestionnaires et des individus. Les secteurs des Travaux publics, du Transport, de la Pêche et des Ressources halieutiques sont éclaboussés. La commission ad hoc sera chargée d'enregistrer les plaintes de victimes, d'identifier les richesses mal acquises et dresser un état des lieux sur la corruption et le soumettre au Président. Elle doit aussi apporter son concours quant à la manière de mener la lutte anti-corruption. La composante de la commission n'a pas été rendue publique mais le sera bientôt. La commission devra rechercher les indices sérieux montrant la part de différents acteurs dans les affaires qui les ont caractérisés et trouver les informations concernant leurs origines, étudier les incidences de la corruption sur la sécurité nationale et examiner si les instances de l'Etat sont concernées par la corruption. La commission devrait collecter les écrits, enregistrements sur les supports audio et vidéo ainsi que les correspondances entre différentes autorités. En 2008, le président Bouteflika avait publiquement sollicité la presse nationale pour combattre la corruption, le passe-droit, le favoritisme et autres effets néfastes qui sapent le moral des Algériens et portent atteinte à l'économie. «Il est important de poursuivre et d'intensifier la lutte contre les pratiques du favoritisme et les passe-droit, sources de frustration et de découragement, et contre la corruption dont les effets contribuent à saper gravement le sens et le goût de l'effort» avait alors déclaré le premier magistrat du pays. Bank, BCIA, et BRC sont des exemples de cas célèbres de corruption qui ont défrayé la chronique judiciaire et médiatique en Algérie. Le président Bouteflika avait lui-même annoncé, au début de ses mandats, détenir une liste de 15 personnalités influentes qui détenaient le monopole de la corruption.