La chanson oranaise ne se limite pas à la région d'Oran, elle est comme le vent qui souffle sur l'Ouest, celle d'une partie de l'Algérie. De Relizane avec Abdelkader Touahria, Cheikh Mohamed El Relizani, de Tiaret avec le grand poète Bentaïba et la formation « Safir Et Tarab » de Ali Maâchi, de Mascara, avec Dahou Meziane, Bachir Zahaf, Amar Bellili, Benali, Meghdir, Meddah Kaddour, et la troupe « El Fen Oua Nachat », de Mostaganem, avec Mohamed Tahar, Bendhaiba Chaâbane, Habib Bettahar et la troupe « Saïdia » et de chaque région de l'Ouest. Mascara, a donné à la chanson oranaise un tonus considérable en poètes, en chanteurs et en paroliers. Dahou Meziane est un pur produit de l'art oranais. Disciple de son grand père Mokadem Méziane, reconnu dans la ville et toute la plaine de Ghriss, par sa poésie sociale, surtout il grandit dans l'univers des Benguennoun, Benkreyou et Bekhaïra. A l'âge de 13 ans, ce fut le scoutisme qui l'initia au théâtre et à la poésie. En 1956, il est arrêté par l'autorité d'occupation et interné au camp de Berrouaghia (Alger), de sinistre mémoire pour actes révolutionnaire. Il côtoya le grand poète de la révolution, Moufdi Zakaria, le champion cycliste Kébaïli, Cheikh Smati Haddad et d'autres figures de la révolution. Après le recouvrement de la souveraineté nationale, Mascara fonde son orchestre « El Fen Ouel Amal » qui sera dirigé par le maestro Bachir Rahal. Dans son effectif on trouve, entres autres, tous les artistes de la ville à l'image du poète Benali Meghdir, auteur de « Mal Sâadi » interprétée par Blaoui Houari, Amar Bellili, Meddah Kaddour et Dahou Meziane. Cet orchestre a eu l'honneur de représenter Mascara dans de nombreuses manifestations culturelles nationales et internationales. De Mostaganem à Oran : Kheira Sefsagia a laissé ses traces. Beaucoup d'artistes de l'Oranie ont obtenu une célébrité sans contestation. A une époque, la chanson oranaise s'articulait autour de deux sortes de références de poésie. La première s'inscrit dans une optique religieuse, patriotique où nous trouvons la femme poétesse, Benzohra Kheira, très connue par le pseudonyme de Kheira Sefsagia. Elle est l'auteure de plusieurs Madih, dont le plus célèbre « Sallou Âla N'bi Oua Shabou Âchra », repris d'ailleurs et à nos jours par certains chanteurs, dont Cheb Khaled, et cela sans jamais citer le nom de l'auteure. Kheira Sefsagia quitte Mostaganem pour rejoindre Oran où elle s'installa à la ville nouvelle (Tehtaha) pour ses rencontres avec les poètes et les chantres. Il y a aussi, le grand poète Soufi Cheikh Abdelkader Ben Tobji de Mostaganem qui est l'auteur incontesté de la célèbre chanson « Abdelkader Ya Bouâlem Dhaq El Hal Âliya ». La référence patriotique, nous la trouvons chez Djillali Aïn Tedeles avec « Bismi Allah Nebda », chez Abdelkader Khaldi avec « Jabouha Jabouha », chez Abdelmoula El Abbasi « Jat El Houria Jat », chez Omar El Mokrani : « Âdiane Thawra », chez Blaoui Houari : « Zabana », chez Wahbi : « Ya Oumi Ma Tkhafich Rani Ouest El Djeich », chez Ahmed Saber «Badala Zamana ». La seconde référence tourne au contraire autour d'une préoccupation plus profane, c'est celle que l'on retrouve chez les poètes Mustapha Ben Brahim, « Metouel Dellil Ki Toual », chez Ahmed Ben Harrath : « Ya Ben Sidi », chez Abdelkader El Khaldi : « Bakhta ».