Le constat est amer: des jeunes ch?meurs, dont des dipl?m?s, sont exploit?s par des camionneurs, grossistes, marchands de sable, gravier, ciment et certains propri?taires de maisons en construction qui cherchent des bras pour d?charger leurs marchandises. Les ch?meurs ont des points de regroupement fixes dans chaque da?ra de la wilaya de Tlemcen. Ces points se trouvent g?n?ralement pr?s des commerces de mat?riaux de construction, des chantiers, voire m?me dans certains caf?s o? s?effectuent les recrutements occasionnels. Cette frange de la soci?t? livre ainsi une v?ritable course contre la montre pour proposer sa force de travail au ?rabais? ? un march? de moins en moins apte ? absorber toute cette main-d??uvre inactive, en qu?te d?un gagne-pain journalier. Selon des jeunes de Hennaya, rencontr?s du c?t? de la zone industrielle de Tlemcen, et d?autres rencontr?s ? proximit? du port de Ghazaouet, la mani?re des recrutements quotidiens est la m?me. Ils font le gu? du matin au soir pour pouvoir faire partie, ?ventuellement, de l??quipe qui sera d?sign?e par le camionneur. Leur gagne-pain est ? ce prix et ils ne tiennent aucunement ? le perdre, acceptant d??tre tri?s comme au temps de l?esclavage. Beaucoup ont soulign? qu?? d?faut d?un travail permanent, ?devant n?cessairement passer par un gros piston?, ils n?ont d?autre choix que d?accepter ce travail extr?mement p?nible. Mais ?La concurrence est rude avec les travailleurs victimes des compressions d?effectifs et les d?chus de l?exode rural, venus gonfler leurs rangs?, dira un jeune dipl?m? en sculpture sur bois. La majorit? de ces jeunes disent refuser de sombrer dans la d?linquance et la contrebande et qu?ils n?ont rien d?autre que leur force de travail ? offrir contre des salari?s minables, qui vont de 200 ? 500 dinars la journ?e, en fonction de la g?n?rosit? de leurs employeurs. L? aussi la chance de gagner ce pain noir ne se donne qu?aux plus d?gourdis. Ceux qui sont de faible corpulence ou un peu ?g?s ne sont presque pas admis. ?Que faire contre les al?as de la vie mon fr?re? Surtout lorsqu?on a une famille ? charge, des bouches ? nourrir?, s?est exclam? un ex-employ? de l?ENAFROID de Ghazaouet.