J'avais vraiment l'impression qu'il souriait. Mieux encore, j'étais presque convaincu qu'en plus de sourire, il me lançait des regards narquois. J'étais littéralement pétrifié. On le serait à moins ! Imaginez vous entrain de marcher dans la rue, et là, hop ! Vous tombez sur un regard d'égout bouché qui vous rit au nez et vous nargue avec des rictus qui, en gros veulent vous dire « je t'avais prévenu que j'allais remettre çà ! ». Mais oui ! Bonté divine ! C'est là que j'ai compris. Ce regard d'égout-là était le même que celui qui m'avait déjà rit au nez l'année dernière en pareille période. En septembre 2009, je l'avais observé pensif. Il était aussi bouché qu'aujourd'hui, sous l'effet de pluies soudaines, mais de saison. C'est là qu'il m'avait déjà défié du regard en me promettant que l'année suivante, il allait remettre çà et se reboucher de nouveau. Moi, fort de ce que je venais de lire et d'écouter à la radio, je lui avais fièrement rétorqué « non ! Les autorités ont promis que ce genre d'obstruction n'aura plus lieu l'an prochain, et que les services compétents allaient faire en sorte que tous les regards d'égouts soient entretenus en temps voulus. Toi, y compris ! » Et là, une année après, devant lui et devant son regard goguenard d'égout mal embouché, je n'en menais pas large ! Mouché par un égout, un vulgaire égout, avouez que c'est plutôt rageant. Allez ! A demain ! [email protected]