« Démocratie : l'oppression du peuple par le peuple pour le peuple. », de Oscar Wilde « Les démocraties ne peuvent pas plus se passer d'être hypocrites que les dictatures d'être cyniques. », de Georges Bernanos « La monarchie dégénère ordinairement dans le despotisme d'un seul ; l'aristocratie dans le despotisme de plusieurs ; la démocratie dans le despotisme du peuple. », de Montesquieu Les fondements de la Démocratie qui se fissurent Le monde arabe est en train de faire une révolution sanguinaire au nom de la démocratie dans des guerres qui ressemblent étrangement aux guerres de religions. On se tue et on tue au nom de la nouvelle divinité ; la Démocratie ! Une sublimation magique qui va faire sortir l'humain de son état de soumis à celui de libre ! La justice va enfin régner sur terre et avec elle la paix, la prospérité et la fraternité humaine. Mais, comme tout idéal divin qui se respecte, il va exiger de nous-autres du sacrifice ; notre sang ! Nos jeunes sortent dans les rues pour crier leur rage contre le « Système » pour la « Démocratie ». Ils veulent vivre ce qu'ils voient en occident de liberté, d'opulence et de justice en oubliant ces décennies de génies occidentaux depuis la renaissance, les lumières, et les révolutions industrielles, technologiques et NBIC. Ils oublient leurs guerres civiles, leurs guerres de religion, et leurs guerres mondiales de nationalismes. La démocratie n'est pas une sublimation, c'est une révolution nourrit par les encyclopédistes ou les marxistes et surtout la sueur de toute une civilisation de génies de Maxwell à Bill Gates ! Une civilisation qui montre maintenant des fissures fondées sur le paradigme de la démocratie elle-même ; de son fondement même ! Dans tous les continents, du Sud au Nord et de l'Est à l'Ouest, un vent de révolutions, de révoltes et d'indignations secouent la planète dans une euphorie collective. On veut changer !!! Mais Pourquoi, en Quoi et Comment ??? On nous dit ; pour la Démocratie, la Justice, et la Liberté ! Des mots vides qui aspirent au chaos ! Quand l'idéal sublime son sujet, il le transmute du solide au gaz sans passer par le liquide ! de l'humain aux anges et aux divins en oubliant qu'il faut passer par le diable en personne ! Les Evénements sociaux dans le monde occidental démontrent le début d'un chaos social caractérisé par des manifestations violentes dans tous les pays dits démocratiques pour des raisons en apparence économiques, mais reliées intrinsèquement à des raisons démocratiques. Les scènes de violence extrêmes rappellent même les images du printemps arabe qui est une révolte contre des dictatures. Les grèves en Espagne, Grèce, Italie et USA sont contre le chômage, mais aussi et surtout contre une élite politique qui a fait rentrer leur pays dans le trou noir des financières. La représentativité de ces élites politiques est remise en cause pour les raisons que nous allons aborder ci-dessous. La crise est profonde, car elle touche le fondement même de la démocratie occidentale. Une démocratie qui a besoin d'un renouveau de paradigme et de concept si elle ne veut pas tout simplement disparaitre dans le chaos.
Questions Démocratiques : Conflit de Groupe La démocratie est confrontée à son idéal. Un idéal qui doit réinventer sans cesse son mode de gestion dans une délégation juste de sa souveraineté, de sa liberté et de ses droits. Pour que le politique retrouve un sens, il lui faut des artisans de la démocratie[i] qui reposent sans cesse des questions à son ouvrage : – Est-ce que les groupes de pression (lobbies, associations, parties, syndicats, patronat, artisans, agriculteurs, avocats, etc.) sont représentatifs de l'intérêt de tout le peuple ou seulement d'un groupement sinon d'un individu ?. L'éclatement du groupe en sub-groupes de pression est un phénomène évident dans la société. Est-ce que la politique a déjà perdu son combat en faveur de l'oligarchie élitiste des finances, de l'administration et de la techno-science ?. – La démocratie, est-elle affaire de droit ou d'équilibre entre les droits et les devoirs ?. Comment faire avec les devoirs ?. En effet aucun politicien ne gagnera des élections s'il demande des devoirs à ses électeurs qui ne sont attirés que par celui qui leur promet le plus de droits. Est-ce que ce déséquilibre n'est pas fatal à la démocratie ?. – Que signifie exactement la volonté du peuple alors que le peuple n'existe pas réellement?. L'union des volontés est-elle une optimisation, une majorité, une minorité, une moyenne, une somme ou une fusion des volontés individuelles ?. Comment faire entendre entre-elles des intérêts, des priorités et des logiques différentes ? – Quelle est la définition exacte de la liberté ?. Les gens ne s'entendant pas sur sa signification finissent par ne plus « s'entendre » !. L'ennemie de la liberté devient celui qui vous « vole » votre travail, votre sueur ou votre « voie » !. Vous vous battez maintenant à l'échelle de la planète pour survivre seul et contre tous !. – Est-ce que le politique a le droit d'occulter la liberté individuelle sous la couverture de la sécurité de l'état ?. Comment faire pour mieux garantir le droit fondamental de la liberté ?. – Comment améliorer les lois et les modes de représentation de la liberté ?. Faut-il abandonner le principe même de démocratie comme un idéal impossible et le changer par un autre système plus « réaliste » ?. Les primitives ont bien vécu sans démocratie et sans barbarie. La liberté est-elle un droit moral ou un droit naturel ?. Si elle est un droit naturel, la politique doit alors disparaître, car la cause existe déjà sans le besoin d'une finalité. – Que prouve le désintérêt actuel des citoyens vis-à-vis d'une politique qui n'a plus de sens?. La société est dans la paralysie, l'amnésie et le sommeil profond pour ne pas dire le coma !. La souveraineté, la démocratie et la liberté n'arrivent plus à canaliser et encore moins à éclairer l'avenir !. L'événement sordide est banalisé héroïquement dans le commentaire laconique de l'institution anonyme. On n'explique plus lorsqu'on a renoncé à la compréhension. On ne résiste plus lorsqu'on a renoncé à la lutte. On ne pense plus lorsqu'on a refusé d'agir !. On est plus « contre » lorsqu'on est plus « avec ». Est-ce que la politique a perdu sa prépondérance et sa résistance contre la domination de l'anonyme ? La dictature de la bourse, le déchaînement de la technique, l'égoïsme de l'économie et la suprématie de la consommation matérielle ?. Ce dernier constat réconforterait la vision marxiste matérialiste, malgré la chute du communisme, qui fonde notre conscience sur la matière (économie) seulement !. – Le fascisme a bien utilisé des élections démocratiques pour arriver au pouvoir !. Le fascisme actuel ne « satanise » plus les autres, il occulte carrément leur existence !. On ne re-voit plus les autres, on ne les r-entend plus et on ne les re-connaît plus !. Seul le « Moi-Massique » affirme son existence en étant omniprésent dans toutes ces « Chaînes » ou les humains communiquent, partagent, pensent et existent !. L'humain veut tellement passer à la télé pour enfin pouvoir exister dans le regard des autres !. L'humain s'est rétréci considérablement, car il veut qu'on re-connaisse seulement son « image ». Le désir d'apparence est la nouveau simulacre de vertu qui risque de pervertir la liberté humaine. – Survivre par des ennemies externes (Peur et Terreur) qui menacent leur existence. Ceci permet au système de nous enlever nos libertés démocratiquement ; lors d'une fête de remise des Diplômes à Harvard en 1969, un étudiant fit le discours suivant : « Les rues de notre pays sont en émoi. Dans nos universités, les étudiants appellent à l'émeute. Les communistes n'ont qu'un seul but, désorganiser la nation. La Russie nous menace de toute sa puissance. La république est en danger. Oui, en danger, de l'intérieur comme de l'extérieur. Il nous faut rétablir la loi, il nous faut rétablir l'ordre. Sans l'ordre et sans la loi, nous ne survivrons pas. ». Après les ovations, il continua : « Ce discours a été prononcé en 1932 par Adolf Hitler. » ! (Cross Amanda (1993), Mort à Harvard, 10/18.)
Dictatocratie ; De la minoritaire singulière à majorité commune J'appelle Dictatocratie, la soumission dictatoriale de la minorité singulière à la majorité démocratique. Chaque être est une minorité singulière. Il perd cette liberté singulière en rentrant dans un sub-groupe et en faisant donc des concessions douloureuses. Un sub-groupe qui fera autant de concessions que de sub-structures. La démocratie est une continuation du communisme par d'autres voix dans le sens où elle donne une voix- commune à tous. Un débile de 18 ans a la même voix qu'un sage de 70 ans ; c'est du pragmatisme- communiste. En donnant une voie commune aux égoïstes (majoritaire par loi de la nature), elle leur donne en réalité aussi une voie unique totale... Lorsque la singularité disparaît dans le vide dépeuplé, la totalité apparaît aussitôt pour combler la terre entière. Dans "Social Statics" Herbert Spencer est catégorique sur la dictature de la majorité: " On appelle tyrannie la loi de la minorité contre la majorité ; la loi de la majorité contre la minorité est aussi une tyrannie ; seulement d'une forme moins intense ». Ici, Spencer remet en cause la forme de représentation alors que je remets en cause la loi ; c'est la loi qui est la cause de la tyrannie et non sa forme !!!. La majorité n'existe pas ; elle est fabriquée dans nos esprits par les médias... Les démocraties occidentales ne se font même pas à 20% de la population si on prend les abstentions en plus de la somme des opposants à la « majorité- activiste »... En réalité, la majorité n'est qu'une minorité engagée que le résultat de la démocratie va propulser à la majorité. La démocratie a été une bonne chose que par rapport à la dictature- tyrannique. La dictature- majoritaire est plus perverse, car elle est légalisée dans la banalité ; et elle nous met en confrontation directe non plus avec le tyran, mais avec nous- autres...Elle a réussi à nous diviser « équitablement » de manière plus exécrable que le tyran... Le tyran avait un visage terrifiant, l'autre n'en n'a pas ...ce qui le rend encore plus hallucinant ... Alors, on déteste tous les autres- diables... qui n'ont jamais été par nature les prédateurs les uns des autres. Dans le système- pragmatique, être pacifique devient une fragilité maladive. La haine des autres devient le ciment qui unit tous les autres. La Politique (république, démocratie) s'est renfermée dans une voie sans issue qui a montré toutes ses limites et son impotence; la volonté majoritaire dissoute dans la majorité des égoïsmes. Le sujet devient légalement et donc autoritairement un objet souverain qui a perdu sa volonté individuelle dans le désir collectif. La démocratie fut un rêve pour les Humains du XVIII ème siècle. Maintenant, ce rêve est devenu une réalité. Les rêves s'évanouissent toujours au contact de la réalité !. La liberté d'expression démocratique a laissé la voie à la causerie impotente selon Woody Allen « La dictature, c'est ferme ta gueule, et la démocratie, c'est cause toujours ». La démocratie doit se re-imaginé dans l'imagination Il ne faut donc pas que le rêve de la démocratie s'épuise par amnésie, par indolence ou par manque d'adversaires. La contradiction, le paradoxe, ou le compromis que doit résoudre la liberté se situe entre une universalité et une individualité. Ce paradoxe peut-être dépassé en cultivant une individualité universelle. L'universalité est dans le partage des libertés et non dans l'exercice du pouvoir. La minorité majoritaire du pouvoir n'a pas su concilier la majorité silencieuse de la minorité singulière; c'est-à-dire l'Humain universel ! L'Humain Universel doit se réaliser dans une démocratie universelle « revisitée », réinventée et surtout élargie. La Démocratie cynique actuelle n'inspire plus le citoyen. Le taux de défection de vote atteint les 30% et le pouvoir- démocratique est donc cédé à 35% de partisans- mobilisés par les médias, l'argent et la surenchère. La démocratie à ramené une liberté, une sécurité et une prospérité, mais encore aucun sens de l'être qui a ainsi perdu son Esprit et se retrouve noyé dans la masse majoritaire; celle des lobbys, des masses-média et du pouvoir occulte des technocrates. Il ne croit plus à rien. Démocratie conservatrice sacrée Il semblerait qu'il y'ai contradiction- cachée entre la volonté- affichée de résistance à la puissance et le désir- inconscient de posséder de la puissance. La contradiction, c'est qu'on ne cherche pas à détruite la puissance, mais à la kidnapper ; c'est à dire lui faire changer de mains. La république a juste cherché à organiser le partage du pouvoir et non pas celui de l'égalité, de la justice et encore moins celui de la fraternité. Les lois artificielles- historiques sont là non- pas réellement pour réprimer l'autre, mais pour qu'au contraire il résiste et par cette résistance, il a le sentiment d'être naturel et heureux de faire changer les lois. Ceci le fera oublier qu'il ne peut changer le système qui fait les lois. C'est ça la perversion de la démocratie... rester au pouvoir mille ans sans le changer. Seul, l'anarchiste reste son contradicteur... L'anarchisme doit évoluer vers un postanarchisme qui doit réconcilier l'idéologie (l'inutile individualisme) à la donne- sociale. Les démocrates sont conservateurs alors qu'ils étaient issus de la révolution violente contre le conservatisme. Ce sont des cyniques- radicaux qui ont abandonné la révolution pour un nouveau conservatisme le lendemain même de la révolution (comme l'affirmait Hannah Arendt dans « The New Yorker »). Maintenant, ils défendent violemment leur conservation. Pour perdurer, la conservation utilise tous les ingrédients historiques du sacré... Le système est sacré ; son pire ennemi est le diable ; celui qui a osé désobéir et manger à l'arbre de la connaissance. Le diable est pour le système celui qui connaît non pas la matière- utile, mais la conscience- futile ; la dignité, l'imagination, la beauté, la liberté... On a peur du système comme on a peur de Dieu ; on doit croire en lui pour nous donner le paradis et on aura l'enfer si on le défie, mais cette fois-ci immédiatement dans la vie et non plus après notre mort ; la terreur est ici immédiate... et bien réel... Chassé des cieux, les Dieux reviennent toujours par la grande porte terrestre qu'ils veulent à l'image du paradis... Le système est ici un Dieu monothéiste sans autres dieux qui lui tiennent tête mais avec une libido- démocratique qu'il voudrait vulgariser pour tous... La grandeur de sa voix- fantomatique est partout et nulle part... Comment alors de misérables créatures pourront-elles défier sa puissance, sa rage et son attraction ?... Le système n'a pas besoin d'un Dieu- illusoire à son coté ; il est le nouveau Dieu- réel qui a détrôné et détruit tous les autres dans les cieux, mais surtout par terre...c'est pour cela qu'il devait inventer la laïcité qui n‘obéit qu'à un seul dieu ; le système qui n'a pas besoin de raison, car il est la raison même qui avoue toujours qu'elle ne doute jamais. L'espace politique est devenu unidimensionnel et donc sans projet de bifurcation ; la justice ayant rejoint le giron du pouvoir n'a laissé aucun espace de contestation.. Le civilisé lutte pour la grandeur de l'Etat- Divin car elle le compense de sa petitesse. C'est en foule, qu'il crie le plus. Il a n'est jamais choqué par le système, car il ne le comprend pas. Il ne veut pas le comprendre, mais le servir comme on sert Dieu. Plus on est aveugle est plus on est croyant. Plus on ne croit pas au système et plus on est hérétique. La démocratie a failli, car elle est devenue une divinité. On doit respecter les lois divines incrustées à la Pavlov dans notre culture et éducation depuis la crèche. La démocratie est devenue le seul et unique salut de l'humanité ; elle est monothéiste laïque et doit donc seule régner sur Terre sans la concurrence d'une autre divinité satanique. On l'exporte même aux indigènes barbares du tiers monde non plus avec des sabres moyenâgeux, mais avec des joysticks hi tec devant un écran virtuel ou on clique ON sur une bombe d'un drone qui envoie des victimes virtuelles dans l'enfer du paradis démocratique quand les citoyens du monde démocratiques eux croupissent sur un autre enfer; la consommation, le divertissent, le sexe, les dettes, le chômage, la solitude, le stress … et les suicides sociaux non pas virtuels, mais de fait divers. La misère est multiple, mais la même dans le pays des humains ou les gouvernements sont devenus les ennemis des peuples.
[i] J.M. Rosenfeld et B.Tardieu, Artisans de Démocratie, Editions de l'Atelier, Paris, 1998.