QUEBEC – L'acteur algérien Fellag, celui qui interprète monsieur Lazhar, a été «stupéfait» d'apprendre que le film de Philippe Falardeau était en lice pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Actuellement en tournée avec son spectacle d'humour en Europe, Fellag faisait sa sieste d'après-midi. «J'étais en pyjama, comme Philippe», quand un ami lui a appris l'heureuse nouvelle en lui expédiant un SMS. Stupéfait «J'ai eu beaucoup de stupéfaction. J'ai fait de la lévitation. Je me suis déplacé d'un mètre de mon lit jusqu'au plafond», a rigolé Fellag, qui s'est entretenu avec Le Journal de Québec, jeudi, depuis Paris. «J'étais ravi, heureux pour cette équipe et ce film qui porte des valeurs d'humanité et qui est le symbole d'une rencontre entre Evelyne de la Chenelière, qui a écrit ce texte merveilleux, et Philippe Falardeau, qui est un garçon rempli d'humanité et malicieux, mais une belle malice», a-t-il dit. Pour Fellag, la présence du film sur la liste de neuf long-métrages présélectionnés était déjà «une grande joie». «Je ne croyais pas qu'on serait parmi les cinq finalistes. J'espérais mais sans y croire. Pour moi, c'est comme si on avait gagné un Oscar», a-t-il ajouté. En raison de son agenda chargé, Fellag ne pourra se rendre à Los Angeles pour la soirée des Oscars, pas plus qu'il ne pourra assister à la remise des prix Genie, où il est en lice pour le titre de meilleur acteur. Depuis mardi, il n'a pu qu'envoyer des SMS à Philippe Falardeau. Il se promet, dès que son horaire le lui permettra, de faire un saut au Québec pour célébrer avec l'équipe de Monsieur Lazhar. «J'ai vraiment envie d'être à Montréal pour fêter de façon totalement détendue et boire de la bonne bière rousse québécoise que j'adore et qui me manque beaucoup ici», dit celui qui a vécu trois ans au Québec, dont huit mois à Beauport, à la fin des années 1970. Grande tension Jointe aussi vendredi, l'auteure de la pièce de théâtre Bashir Lazhar, dont le film est une adaptation, s'est pour sa part dite «excitée et soulagée» par cette sélection aux Oscars. «La tension qui s'installe quand on est dans l'attente de ce genre de nouvelle est plus grande qu'on ne le pense», a noté Evelyne de la Chenelière, qui a aussi tenu un rôle dans Monsieur Lazhar. Audace «Je trouve beau qu'un film humble comme Monsieur Lazhar, mais avec une puissance qui n'est pas tape à l'œil, soit récompensé dans ce genre d'industrie, a dit Mme de la Chenelière. Il y a quelque chose d'audacieux dans la liste des nominations pour le meilleur film en langue étrangère.» La dramaturge ne se fait pas d'illusion quant à ses chances d'accompagner Philippe Falardeau et les producteurs du film à Hollywood, le 26 février, même si elle en meurt manifestement d'envie. «Dans l'absolu, j'aimerais ça parce que c'est quelque chose d'exceptionnel de vivre un événement comme celui-là. Mais je suis consciente que ça risque d'être compliqué», a-t-elle concédé.