La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a rejeté mercredi la demande d'extradition d'un opposant algérien, Mourad Dhina, faite par Alger, et ordonné sa remise en liberté. "Je remercie la cour", a dit M. Dhina après la lecture de l'arrêt par la présidente: "vu les conventions signées par l'Algérie et la France, il n'y a pas lieu d'accueillir la demande d'extradition ordonnée à votre encontre". A la suite de l'audience, M. Dhina devait retourner à la maison d'arrêt afin d'être libéré. L'opposant au régime algérien, résidant en Suisse et visé par un mandat d'arrêt international, avait été interpellé à son arrivée en France en janvier dernier et écroué. L'avocat général avait requis le refus de l'extradition et avait relevé des imprécisions sur les faits de terrorisme qui lui sont reprochés par l'Algérie. Me Antoine Comte, l'avocat de M. Dhina, s'est félicité de cette décision "tout à fait logique car les autorités algériennes n'ont pas produit des éléments probants sur les faits reprochés". "Des demandes d'extradition le concernant ont déjà été refusées par la Suisse. Il y a une volonté de le faire taire", a accusé l'avocat, dénonçant "un acharnement des autorités algériennes pour un opposant (...) qui pose une question centrale sur la responsabilité politique et judiciaire des gens qui ont créé la guerre civile dans le pays".