La relance de l'industrie exige un soutien de l'Etat mais aussi ''une mobilisation des entreprises nationales publiques et privées'', a affirmé dimanche à Alger le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi. "La relance de l'industrie nationale doit être basée sur les investissements de l'Etat mais aussi par une contribution et une mobilisation de la part des entreprises nationales publiques et privées, toutes catégories confondues", a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse animée au forum d'El Moudjahid. Il a estimé, dans ce contexte, que "le soutien de la croissance économique par les dépenses publiques n'a donné que des effets limités'', précisant que "désormais, les entreprises sont appelées à contribuer à la relance de l'outil national de production". "Les intenses programmes de relance et de soutien lancés depuis 1999 par le gouvernement n'ont permis d'obtenir qu'une illusion de croissance", a-t-il estimé, précisant "quand on voit que 33% du PIB sont consacrés à l'investissement, on s'attend à des résultats très importants". "Consacrer plus de 30 % du PIB au développement de la croissance dans des pays où elle est bien menée, signifie des taux annuels de 10 à 15 %. Malheureusement, ces résultats, nous n'avons pas pu les obtenir. Donc, le soutien de la croissance par les dépenses publiques à eu des effets très limités", a-t-il précisé. Concernant les investissements, le ministre a expliqué que c'est une mission de l'Etat, mais surtout celle des opérateurs économiques, qu'ils soient nationaux ou étrangers. "Depuis vingt ans, l'investissement national ou étranger n'a pas été à la hauteur de ce qui était attendu. Nous sommes dans une situation où il y a eu très peu d'investissement". M. Benmeradi a indiqué, toutefois, que les programmes de réhabilitation lancés par l'Etat au profit des entreprises publiques à fort potentiel, ont permis le retour de ces dernières sur le marché. Il a rappelé, dans ce contexte, le secteur des ciments, qui connaît une véritable relance, ainsi que les entreprises du BTPH dont certaines ont pu se constituer en consortium et décrocher d'importants contrats de réalisation d'infrastructures routières. Selon lui, l'Etat va désormais accompagner l'investissement productif en apportant son soutien, notamment par la bonification des taux d'intérêts. S'agissant des projets de partenariat, le ministre a fait savoir que des joint-ventures entre des firmes algériennes et leurs homologues étrangères notamment allemandes seront annoncés prochainement dans le secteur de la mécanique. Il a évoqué, d'autre part, qu'une étude est en cours de réalisation pour déterminer les cadences à observer dans la mise en pplication de la stratégie nationale pour la relance de l'industrie durant les quatre prochaines années. Enfin, sur l'accord d'association entre l'UE et l'Algérie, il a estimé que le bilan est nettement négatif, avec un fort déficit commercial hors hydrocarbures de l'Algérie, estimé à plus de deux milliards de dollars. Le démantèlement tarifaire prévu par cet accord aurait occasionné des pertes de ressources pour l'Algérie de l'ordre de 70 milliards de DA, a précisé le ministre.