Une solution basée sur le partage du pouvoir entre rivaux politiques comme c'est le cas au Kenya et au Zimbabwe n'est pas envisageable en Côte d'Ivoire, a déclaré mardi le Premier ministre kenyan Raila Odinga, médiateur de l'Union africaine dans la crise post-électorale dans ce pays d'Afrique de l'Ouest. "Ce que l'on appelle la solution kényane est désormais en vogue. Quand les gens perdent les élections, ils veulent rester au pouvoir en espérant pouvoir négocier ce genre de partage du pouvoir avec les opposants", a indiqué M. Odinga, lors d'une conférence de presse à Abuja (Nigéria). M. Odinga a indiqué, dans ce sens, avoir expliqué au président sortant ivoirien Laurent Gabagbo à Abidjan qu'une "solution kenyane" sur le partage du pouvoir n'était pas disponible en Côte d'Ivoire. "L'expérience kényane a été répétée au Zimbabwe sans grand succès jusqu'à présent (...) Ce n'est pas une façon de faire avancer les processus de démocratisation africains. C'est ce que l'équipe a dit à M. Gbagbo", a ajouté l'émissaire de l'UA. Le Premier ministre kenyan avait formé début 2008 un gouvernement d'union à Nairobi avec le camp du président Mwai Kibaki, dont la réélection controversée avait plongé son pays dans des violences politico-ethniques meurtrières (environ 1.500 morts). Le même scénario s'est produit au Zimbabwe après les élections de 2008, quant le parti du président Robert Mugabe, au pouvoir depuis 1980, avait été battu au premier tour par l'opposition menée par Morgan Tsvangirai. Ce dernier avait dû renoncer à participer au second tour, en raison du déchaînement de violences dans le pays et pour mettre fin à la crise, les deux rivaux avaient convenu de former un gouvernement d'union en février 2009. M. Tsvangirai est devenu alors Premier ministre.