La vie normale a repris son cours samedi matin dans les différentes régions de l'est du pays, après une partie de la nuit agitée dans certaines agglomérations comme Skikda, M'sila, Barika (Batna) et Constantine. Les citoyens, en ce jour de week-end, vaquent à leurs occupations habituelles, les commerces et les cafés sont ouverts, même si les dégâts causés aux édifices d'intérêt public, ainsi que les traces des affrontements et des barricades de pneus brûlés attirent des grappes de citoyens se disant tous "outrés" par le "spectacle". A Bordj Bou-Arréridj, où les dommages causés aux structures publiques et au mobilier urbain semblent très lourds, les échauffourées avec les forces anti-émeutes se sont calmées vers 1h00 du matin. Messaoud M. (67 ans), enseignant à la retraite, et Abdelouahab M. (39 ans), cafetier, éprouvent du mal à cacher leur dépit. "Protester contre l'augmentation des prix est une chose, mais casser, détruire et brûler en est une autre et il est évident que les jeunes manifestants, manipulés, n'étaient là que pour saccager et voler", souligne le premier, tandis que le second se dit "persuadé" que le mouvement de protestation "a été récupéré par des casseurs et des pilleurs". A M'sila, où les stigmates des saccages opérés dans l'après-midi et la soirée de vendredi par des jeunes âgés parfois de 15 ou 16 ans à peine, ne laissent pas d'indigner les citoyens, la situation s'est apaisée vers minuit, de même qu'à Constantine où le plus gros des dégâts a eu pour théâtre le quartier de Djenane Ezzitoun, la nouvelle ville Ali-Mendjeli, la cité El Guemmas et les localités de Hamma-Bouziane et Aïn Smara. La situation est identique à Skikda, où les premiers troubles se sont déclenchés en début de soirée, à Tébessa, Annaba, où les manifestations n'ont donné lieu qu'à des blocages de chaussée sans qu'il n'y ait de saccage au niveau d'institutions publiques, à Guelma et à Batna, où les manifestations se sont principalement concentrées dans les localités de Barika et de Merouana. Une source hospitalière a indiqué que 22 personnes ont été reçues, à à samedi au CHU de Constantine, dont un enfant de 10 ans, qui sont tous rentrés chez eux après avoir reçu des soins dans les différents services d'urgences de l'établissement.