Une baisse des prix de l'huile et du sucre est enregistrée mardi chez les grossistes et détaillants, mais elle n'a pas atteint les seuils fixés samedi par des mesures exceptionnelles décidées par le gouvernement, a-t-on constaté à Alger. Dimanche, au lendemain d'un conseil des ministres qui avait pris des mesures exceptionnelles pour baisser les prix de ces deux produits, le ministre du Commerce, M. Mustapha Benbada, a annoncé que les prix du sucre et de l'huile devront baisser à la fin de cette semaine pour atteindre les 90 DA pour le kg de sucre et 600 DA pour le bidon d'huile de 5 litres. Au Gué de Constantine (banlieue Est d'Alger), un quartier où sont regroupés une cinquantaine de grossistes de produits alimentaires, le bidon d'huile de cinq litres est cédé à 560 DA alors que la bouteille de 2 litre est vendue à 235 DA, et celle d'un litre à 120 DA. Chez ces mêmes grossistes et leurs concurrents du quartier ''Jolie-vue' (Kouba), un (1) kilogramme de sucre conditionné est vendu à 87 DA alors que la même quantité en vrac est cédée à 86 DA. "Nous avons commencé aujourd'hui à appliquer les nouveaux prix comme convenu. Pour ce qui est de l'huile, les fournisseurs nous ont promis de nous rembourser la différence entre le prix avec lequel nous avons acheté nos stocks et celui avec lequel nous vendons actuellement", a indiqué Azeddine, un grossiste installé au Gué de Constantine. "Mais ce n'est pas encore clair pour le sucre. Car nous n'avons pas été contactés par les fournisseurs", a précisé ce quinquagénaire qui avoue que "cela n'est pas un problème, puisque le sucre est un produit qui s'écoule rapidement et que les stocks des grossistes et demi-grossistes sont presque épuisés". Il a signalé, toutefois, que les grands dépôts de marchands de gros, qui d'habitude grouillent de clients, connaissent depuis quelques jours une très faible affluence. Les détaillants, quant à eux, commençaient mardi à répercuter les nouvelles mesures gouvernementales visant à juguler l'envolée des prix de l'huile et du sucre, a constaté l'APS auprès de plusieurs commerçants à Alger. Certaines supérettes d'El Madania, sur les hauteurs d'Alger, proposaient l'huile de moyenne qualité (Afia et Elio) au prix de 600 DA le bidon de 5 litres comme fixé à l'issue de la réunion ayant regroupé dimanche le ministre du Commerce avec les producteurs et transformateurs de sucre et d'huile. "Nous nous sommes approvisionnés dans l'après midi d'hier (lundi) auprès des grossistes de Gué de Constantine, et c'est à partir d'aujourd'hui que nous avons commencé à appliquer le nouveau prix de l'huile", a précisé le gérant d'une supérette de ce quartier populaire, selon lequel les prix du sucre, fixés à 90 DA le kilo, vont suivre cette tendance (baissière) dans un ou deux jours. Au niveau de la grande surface, appartenant au groupe Cevital, installée à Garidi I (Kouba), les prix du sucre et de l'huile s'affichaient "en nette baisse", selon un client rencontré sur place. Le litre d'huile de qualité moyenne "Elio" est vendu à 115 DA, contre 180 DA depuis le début de l'année. Quant à l'huile de qualité supérieure "Fleurial" de 2 litres, qui était cédée à 380 DA au détail, elle est passée à 269 DA, a-t-on constaté au niveau de cette grande surface. L'huile de table "Fridor" de qualité moyenne de 4 litres est, quant à elle, affichée actuellement à 580 DA. Par ailleurs, plusieurs opérateurs dans la production et la transformation du sucre et de l'huile se sont élevés contre les nouvelles pratiques exercées par l'opérateur Cevital pour "casser les prix de ces deux produits, élargir sa part de marché et maintenir son monopole sur ces deux produits". "Ces pratiques déloyales auxquelles a eu recours à partir de ce mardi cet opérateur ont provoqué une anarchie totale" sur le marché, affirment les mêmes sources selon lesquelles ''il n'a pas appliqué les termes de l'accord convenu avec le ministère du Commerce pour faire baisser les prix de ces deux produits''.