L'Armée de libération nationale (ALN) a remporté une grande victoire lors de la bataille d'Ahl El Oued (Ouest de Blida), le 15 avril 1957, malgré l'inégalité des moyens militaires entre ses forces et celles du colonisateur français qui a mobilisé un important arsenal pour tenter en vain de venir à bout des Moudjahidine et des habitants de la région. Plusieurs témoignages ont mis la lumière sur la zone «Ahl El Oued», dans la commune de Chiffa (environ 15 km du chef-lieu de la wilaya de Blida), où s'était déroulée la bataille. Il s'agissait d'un quartier composé de quelques maisons, trop petit pour en devenir un lieu de bataille avec le nombre impressionnant de soldats français mobilisés et le gros matériel déployé par l'ennemi, vaincu grâce à la bravoure des Moudjahidine. Le Professeur et chercheur en histoire à l'Université d'Alger 2, Ayoub Mazouz, a souligné, dans une déclaration à l'APS, que cette bataille a impliqué 35 Moudjahidine armés de mitrailleuses et de fusils récupérés dans une embuscade à Cherchell, avec un butin constitué de 84 armes et équipements de différents types qui leur permis, par la suite, d'infliger de lourdes pertes à l'ennemi français lors de la bataille d'Ahl El Oued. En réaction à ce fait d'armes (embuscade), l'armée française a assiégé totalement la zone avec plus de 5.000 soldats entre fantassins et parachutistes, ainsi que des hélicoptères pour traquer les Moudjahidine de l'ALN. Mazouz a souligné que cette bataille était, en fait, un siège en raison de l'ampleur des bombardements aériens et du nombre de parachutistes, de l'artillerie et de l'infanterie utilisés par les forces coloniales françaises. Selon les données de la direction des Moudjahidine, cette bataille s'est déroulée avant l'aube du 15e jour du Ramadhan 1377 de l'hégire correspondant au 15 avril 1957, à 4h30 exactement, lorsque les Moudjahidine ont reçu une information selon laquelle ils étaient encerclés par des forces ennemies armées jusqu'aux dents, ne leur laissant aucun débouché pour fuir. La bataille a commencé lorsque l'ennemi a fait feu sur les Moudjahidine qui ont réagi avec courage et tenu bon jusqu'à 19h30. La bataille s'est soldée par la mort en martyrs d'une quarantaine de Moudjahidine originaires de différentes régions du pays, tandis que le nombre de morts parmi les forces ennemies était estimé entre 150 et 200, selon La Source. Tentatives du colonialisme de falsifier les faits Le membre de la fondation de la mémoire de la wilaya IV historique, Rabah Messaoudi, a affirmé, pour sa part, que la France coloniale, après les pertes qu'elle a subies dans cette bataille, a tenté d'étouffer et de falsifier les faits, comme le montre l'absence de liste de morts dans les registres du service de l'Etat civil de la commune de Chiffa. Messaoudi a indiqué à ce titre avoir consulté les documents d'Etat civil de Chiffa datés des 15, 16 et 17 avril 1957 et a constaté que la France coloniale avait répertorié le décès de seulement une personne ou deux. De plus, les habitants du quartier ont payé un lourd tribut lors de cette bataille, puisque de nombreux civils ont été exécutés, en plus de ceux qui ont été tués pendant la bataille sans compter les arrestations, les raids et les attaques, a relevé, pour sa part, le chercheur en histoire, Mazouz Ayoub. Dans la foulée, les habitants de la région ont été déplacés, de force, vers un camp dans l'actuel Sidi El-Madani sur le plateau de Hamada où ils ont subi toutes sortes d'abus de la part des forces coloniales. Malgré les exactions de la France coloniale, cette bataille a grandement renforcé le moral de la population et sa foi en la Révolution et encouragé de nombreux Algériens à rejoindre les rangs de l'ALN. Elle a aussi eu un impact positif sur l'action militaire dans la wilaya IV historique et sur la région en particulier.