Les mouvements de protestations qui secouent l'Egypte depuis plus d'une semaine semblent virer aux violences après les affrontements qui ont opposé, place Tahrir (libération) au centre du Caire, pro et anti Moubarak au moment où tous les regards sont braqués sur l'institution militaire appelée à arrêter l'escalade de la situation. Les manifestants réclamant le départ du président Moubarak depuis dix jours ont viré aux affrontements sanglants, depuis mercredi après midi à la place Tahrir, après l'intervention de Hosni Moubarak, qui s'est engagé à ne pas briguer un sixième mandat en septembre. Selon des sources médiatiques le bilan de ces heurts s'élève à cinq morts et plus de 800 blessés. Jeudi matin, des milliers de manifestants anti Moubarak poursuivaient leur sit-in sur la place recouverte de pierres et de gravats, entourés par des chars de l'armée. Par ailleurs, des soldats de l'armée égyptienne se sont déployés près de la Place Abdelmouneim Riad pour tenter de séparer les deux camps. Le nouveau Premier ministre égyptien, Ahmed Chafic a affirmé jeudi que les affrontements sanglants survenus en raison "de l'intrusion de groupes inconnus" à dos de chameaux et de chevaux dans la place Tahrir "sont inacceptables, contraires à toute logique et nuisibles pour l'image de l'Egypte", soulignant qu'une enquête suivait son cours et des décisions seront prises pour la poursuite des auteurs des dépassements". L'armée égyptienne avait appelé, mercredi, les manifestants à rentrer chez eux et à respecter le couvre-feu soulignant que leurs revendications avaient été entendues. D'autre part, la presse égyptienne interpelle l'armée et l'exhorte à intervenir incessamment afin d'empêcher une escalade de la violence. De nombreuses personnalités culturelles et des intellectuels avaient lancé un appel au général Omar Souleimane lui demandant, notamment de diriger la transition et de dissoudre le parlement.