La société égyptienne, toutes tendances confondues, a condamné les agressions perpetrées contre les manifestants pacifiques à la place Tahrir dans le centre du Caire qui appellent au départ du président Moubarak donnant lieu à des heurts sanglants qui ont fait plusieurs morts et des centaines de blessés. La place Tahrir a été dans la nuit de mercredi le théatre d'affrontements sanglants entre partisans du président Moubarak et les manifestants qui réclament son départ faisant 5 morts et plus de 800 blessés. Le couvre-feu décidé par les forces armées n'a pas été respecté, des milliers de partisans de Moubarak continuaient à se rendre à la place Tahrir où les manifestants anti-président campaient toujours. Le nouveau Premier ministre Ahmed Chafik a déclaré jeudi que les affrontements sanglants qui ont eu lieu du fait d' "infiltration de groupes non indentifiés" à la place Tahrir à cheval et à dos de chameau, sont inadmissibles car ayant "terni l'image de l'Egypte". Une enquête est en cours et des décisions seront prises pour identifier et juger les responsables, a-t-il dit avant de qualifier ces évènements de "mascarade" au sens large du terme. De son côté, le président du Front démocratique, Oussama Harb al-Ghazali a tenu le Premier ministre pour responsable de ces évènements sanglants, appelant à poursuivre en justice toute personne ayant participé, soutenu ou financé les agresseurs. D'autre part, et au moment où débute le dialogue entre le vice-président égyptien et les forces de l'opposition, le parti al-Wafd annonce la suspension du dialogue revendiquant d'abord la cessation des affrontements sur la place Tahrir. Le porte-parole d'al-Wafd Mohamad Mostafa Chardi a déclaré que son parti n'a pas participé à la réunion de jeudi à laquelle a appelé Omar Souleimane en raison des évènements de mercredi. Position similaire de l'opposant Mohamad el-Baradei, ancien président de l'agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) qui a qualifié les affrontements de mercredi d' "actes criminels" portant ainsi une accusation au pouvoir qui a toléré des affrontements entre les pro et anti-Moubarak. M. el-Baradei refuse ainsi tout dialogue avec le régime en place le considérant comme des "négociations illusoires" avec le régime à qui incombe la responsabilité de restaurer la sécurité. Par ailleurs, le parti national démocrate (au pouvoir) a dénoncé jeudi les évènements regrettables de la place Tahrir, rejetant le recours à la violence entre Egyptiens. Dans un communiqué, le parti réitère le respect de tous à l'expression, appelant les jeunes à ne pas recourir à la violence. Les affrontements sanglants de mercredi ont fait la une de la presse égyptienne parue jeudi. Les titres évoquent les marches et manifestations au Caire soutenant les décisions du président Moubarak. Le journal al-Ahram souligne au sujet des heurts sanglants de mercredi, que l'arrêt de l'effusion de sang est au dessus de toute autre considération, appelant les forces armées à ordonner aux manifestants de regagner leur domicile. Al-Akhbar (gouvernement) consacre lui, deux pages entières avec images pour affirmer l'existence d'une conspiration ourdie de l'étranger, faisant allusion aux mouvements islamistes y comprsi le mouvement Hamas palestinien, le Hezbollah libanais et l'Iran. Ces évènements seront qualifiés par le journal al-wafd de guerre civile, ajoutant que les milices du parti national au pouvoir, des officiers et des hommes de la police ont envahi la place Tahrir en faisant usage de pierres, de gaz lacrymogènes et de cocktails molotov. Achourouq estime quant à lui, que "les bandits ont livré une bataille aux manifestants à l'aide de molotov et de pierres à la place Tahrir". Le journal "al-misri al yaoum" lance lui, un appel à toute personne qui aime l'Egypte à mettre fin à l'effusion de sang des Egyptiens.