OUZOU - Une bande de malfaiteurs, spécialisée dans le vol de véhicules, faux barrages, kidnapping avec demande de rançons et extorsion de fonds sous menace d'armes, vient d'être démantelée à Tizi-Ouzou par la Gendarmerie nationale, a-t-on appris mercredi du procureur général près la Cour de Tizi-Ouzou. Ce groupe, composé de 11 éléments dont huit ont été arrêtés et trois demeurent en fuite, sévissaient depuis mars 2010 jusqu'à leur arrestation en février dans les localités situées sur les versants est et nord de la wilaya de Tizi-Ouzou, mais aussi avec des "incursions" dans la wilaya de Béjaïa, a-t-on précisé. Déférés devant le parquet d'Azazga, territorialement compétent, les mis en cause ont été placés sous mandat de dépôt. Il ressort des indications de l'enquête préliminaire, révélées à la presse par ce magistrat, que ce groupe compte à son actif "une quinzaine d'affaires criminelles liées notamment au meurtre, vol sous la menace d'armes, extorsion de fonds et kidnappings assortis de rançons". "Le mode opératoire de ce gang consiste à maquiller ses forfaits, de manière à suggérer qu'ils sont l'œuvre de terroristes, avec ce que cela suppose comme connotation, en utilisant des signes spécifiques tels que les accoutrements et un enregistrement sonore, dont la voix se fait passer pour la nébuleuse Aqmi", a indiqué Lazizi Tayeb. Il a tenu à affirmer pour lever "tout équivoque" que "les actes criminels de cette bande relèvent strictement du droit commun". S'exprimant sur les agissements de ces malfaiteurs, il a relevé que ces derniers "opéraient toujours de nuit, en sous groupes de deux à trois personnes encagoulées et armées, et se déplaçant avec des véhicules de location", ajoutant que ces mêmes individus "utilisaient également des véhicules qu'ils abandonnaient une fois leurs forfaits accomplis". Le fil conducteur ayant permis la neutralisation de ces malfaiteurs a été fourni, selon l'enquête préliminaire citée par la même source, par un citoyen anonyme qui a signalé un banal accident de la circulation à Fréha, en faisant état de l'abandon du véhicule par ses trois occupants, dont un transportait un sac. Le propriétaire de ce véhicule accidenté, selon la même source, a été "fortuitement identifié, avant d'être arrêté au niveau d'un barrage de contrôle de la gendarmerie nationale à Chellata (Bejaia). Il était en possession d'une arme à feu et d'une somme d'argent". Suite à quoi, l'enquête diligentée par la Police Judiciaire a permis, sur la base des révélations de ce mis en cause arrêté, d'aboutir à l'identification puis l'arrestation de sept autres acolytes. La première affaire, remontant au 3 mars 2010, a été perpétrée sur le territoire de la wilaya de Béjaïa à l'aide d'un pistolet factice (en plastique) pour délester la victime (un commerçant), interceptée dans un faux barrage, d'une somme de 4 millions de DA. Ce butin a servi, selon le récit du Procureur Général, en partie, à l'achat d'armes à feu pour accroître la capacité de nuisance du groupe qui utilisait ces armes dans des braquages d'établissements commerciaux et l'extorsion de fonds dans de faux barrages. Ces actes criminels ont permis à leurs auteurs d'amasser une fortune dont une partie a été "blanchie" par l'achat d'une coopérative immobilière qui a fait l'objet d'une mise sous scellés par la justice, a ajouté le magistrat. Il a fait état également de la saisie de deux armes de type Kalachnikov, avec quatre chargeurs, un PA, deux véhicules, deux vaches, une somme de 7 millions de DA et de sept portables.