Jean-Pierre Chevènement, récemment nommé à la tête de l'Association France-Algérie (AFA), a affirmé que le rapprochement "fécond" entre la France et l'Algérie est "en marche". "Il suffit, et l'association y est attentive, d'écouter des deux côtés les demandes, les projets, les aspirations et d'y répondre avec la volonté de privilégier tout ce qui est porteur d'avenir", a-t-il dit dans un entretien accordé à l'APS. L'ancien ministre, qui a qualifié de "magnifique", l'idée de fonder l'AFA, a estimé que c'est une initiative qu'il faut "poursuivre" et "enrichir", s'interrogeant sur "ce qui pourrait changer un tel programme d'amitié et de reconnaissance entre nos deux peuples". Il a également relevé que l'association appelle les deux pays à "s'atteler à un travail de définition et de reconnaissance" qui peut, selon lui, être "passionné et passionnant", soulignant que ce qu'il y a de commun entre les deux pays "c'est certainement une mémoire douloureuse pour tous, mais pas seulement, et certainement aussi, beaucoup de choses souvent indéfinissables que les peuples savent". Sur les orientations qu'il compte donner à l'AFA pour un rapprochement fécond entre Paris et Alger, M. Chevènement a indiqué que sur tous les dossiers privilégiant les échanges de vue "approfondies" et les démarches "constructives", l'association "n'est pas là pour jeter de l'huile sur le feu mais pour faire avancer les choses". Il a annoncé, dans ce contexte, la tenue d'un colloque à Paris sur le thème "l'Algérie et la France au XXIe siècle", d'ici à la fin de l'année en cours à l'initiative de l'association. M. Chevènement a cité également la conférence franco-algérienne sur les relations dans les domaines universitaire et de la recherche, organisée de "manière remarquable" par le ministère algérien de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, conjointement avec les services culturels de l'ambassade de France en octobre 2010 et où ont été évoqués tous les aspects d'une "démarche commune" de formation et de recherche, y compris celle de répondre avec "nos équipes communes aux appels d'offres des programmes scientifiques européens". Il a cependant déploré que ni la presse française, ni la presse algérienne ne s'en sont fait l'écho, alors que tous les participants français et algériens "étaient convaincus, dans un contexte à la fois sérieux et chaleureux, que tout pouvait être pensé et réalisé ensemble, y compris dans un domaine sensible", assurant que l'AFA "pourrait soutenir utilement un tel dossier". M. Chevènement a annoncé, par ailleurs, qu'il compte se rendre en Algérie au mois de mai, en tant que président de l'association, souhaitant prendre tous les "contacts utiles" en privilégiant la "dimension économique", avec un "intérêt précis" à accorder aux PME. "Efforçons-nous d'encourager, dans notre soutien, tout ce qui est bénéfique aux deux pays et aux populations de deux rives de la Méditerranée. La relation spontanée entre Français et Algériens donne à nos liens économiques leur force, leur facilité, par la proximité des décideurs", a-t-il estimé. Il a jugé, dans ce cadre, qu'il serait "regrettable" que les Etats "renâclent à cette tendance évidente" et suggère de "laisser les gens s'entendre". L'Association France-Algérie a été créée en 1963 avec pour objectif de concourir au développement des relations amicales et le progrès de la coopération entre Français et Algériens. Edmond Michelet, en a été son premier président.