Le président du Groupe de haut niveau de l'Union africaine (UA) sur le Soudan, le sud-africain Thabo Mbeki a annoncé jeudi que les dirigeants du Nord et du Sud-Soudan étaient d'accord pour reprendre le dialogue dans un proche avenir afin de discuter des questions toujours en suspens. Les dirigeants du Sud-Soudan avaient annoncé, récemment, la suspension du dialogue avec le gouvernement central, accusant ce dernier de tenter de faire tomber le gouvernement du Sud, avant que l'autodétermination de cette région du pays ne devienne effective en juillet. "Concernant la décision prise auparavant de suspendre les négociations, cette affaire a été abordée et toutes les discussions en suspens vont maintenant se poursuivre", a affirmé M. Mbeki lors d'une conférence de presse à Khartoum. Le président soudanais Omar El Béchir et le dirigeant du Sud Salva Kiir se sont mis d'accord, lors d'une réunion d'urgence présidée par M. Mbeki, pour agir "immédiatement" pour examiner des documents remis par des responsables sudistes, comme "preuve" que "Khartoum soutient des milices rebelles pour déstabiliser le gouvernement du Sud". Selon M. Mbeki, l'armée soudanaise et l'Armée populaire de libération du Soudan (SPLA) vont étudier ensemble ces documents et les allégations de complot, et en rendront compte à leurs présidents "d'ici dimanche", Les questions liées au renforcement présumé des forces armées dans la province disputée d'Abyei, à la lisière entre le Nord et le Sud, seront également abordées lors de ces discussions, a ajouté M. Mbeki. Le Soudan a organisé du 9 au 15 janvier dernier d'un référendum sur l'autodétermination de la région du Sud. Les électeurs ont voté massivement pour la sécession. Ce référendum était un élément clé de l'accord de paix global (CPA) qui avait mis fin en 2005 à plus de deux décennies de guerre civile entre le Nord et le Sud du pays.