Près de 495.000 hectares (ha) ont été reboisés en Algérie depuis le lancement du Plan national de reboisement (PNR) en 2000, selon la Direction générale des Forêts (DGF), qui compte reboiser plus de 1,2 million d'ha à l'horizon 2020. Depuis la mise en œuvre du PNR, 494.631 ha ont été reboisés, l'objectif étant d'arriver à 1.245.900 ha sur 20 ans (2000-2020), a indiqué la Direction générale des Forêts (DGF) dans un bilan élaboré, à l'occasion de la Journée mondiale de l'arbre, célébrée le 21 mars. Composante du PNDAR (Plan national de développement agricole et rural) le PNR, comprend la mise en valeur des terres, la lutte contre la désertification, la protection et la valorisation des ressources naturelles dans le cadre d'un développement rural durable. Ce plan prévoit durant les cinq prochaines années, un reboisement industriel de 75.000 ha de chêne liège, 250.000 ha d'arbres productifs au niveau des bassins versants, un reboisement de protection de 562.000 ha, 333.260 ha pour lutter contre la désertification et un reboisement d'agrément et récréatif à hauteur de 25.640 ha. "L'objectif phare du PNR est d'augmenter le taux de boisement national de 11% à 13%", rappelle cette structure, qui chapeaute ce programme. Pour faire face à ce défi d'envergure, les pouvoirs publics veulent, à travers la Politique du renouveau agricole et rural, impliquer les populations dans les actions du PNR, conçu pour le bien être du citoyen. Pour ce faire, la DGF a élaboré un "plan d'action quinquennal (2010-2014), structuré autour de quatre grands axes stratégiques". Le premier concerne la lutte contre la désertification, avec en prime, la réhabilitation du barrage vert sur une superficie de 100.000 ha, l'atténuation de la désertification, l'amélioration de la productivité des terres moyennement dégradées, la restauration des terres gravement dégradées, ainsi que l'amélioration des conditions de vie des populations. Ce programme touche 2,5 millions d'ha couvrant 38 wilayas et 600 communes. Le deuxième porte sur le traitement des bassins versants de barrages avec l'application des études réalisées par l'Agence nationale des barrages et transferts pour 34 bassins-versants sur une superficie de 3,5 millions d'ha, couvrant 26 wilayas, 350 communes et une population de 7 millions d'habitants. Le troisième axe touche la réhabilitation et l'extension du patrimoine forestier à travers l'amélioration de l'état et de la productivité des peuplements forestiers, le renforcement de la veille et de l'alerte précoce contre toutes les formes de nuisance, ainsi que le renforcement et l'entretien des infrastructures forestières. Quant au quatrième axe, il concerne la conservation des écosystèmes naturels, programme inscrit dans le cadre des objectifs dressés par la stratégie nationale de développement rural, visant la préservation des ressources naturelles conformément au Schéma directeur des espaces naturels et des aires protégées (SDENAP). Adopté par le gouvernement en 2008, ce programme va se concrétiser à travers l'actualisation des connaissances sur l'état de la biodiversité, la gestion durable des aires protégées, la valorisation des zones humides et des espèces végétales à intérêt utilitaire, le développement de l'écotourisme et la création des conditions idoines pour l'accueil du public, la gestion durable et le développement de la chasse et enfin la consolidation et l'amélioration des capacités de production de gibier et de la qualité cynégétique ainsi que la réhabilitation des espèces endémiques. Le PNR "a pour objectif l'émergence de systèmes économiques viables permettant aux populations rurales de disposer de moyens adéquats de subsistance, de stabilité et de développement", selon la DGF. Ce plan d'actions sera réalisé à travers l'ensemble des outils de planifications dont dispose la DGF, tels que la carte de sensibilité à la désertification, les études d'aménagement des bassins versants, l'étude d'inventaire forestier national, l'étude portant reconstitution de la nappe alfatière, les plans de gestion des aires protégées et zones humides. La DGF mène également un programme de réhabilitation des essences endémiques tel que le Chêne Vert dans la région de l'Ouarsenis, le Pistachier de l'Atlas en zones steppiques, l'Arganier, l'Acacia Radianna et le cyprès du tassili en zones sahariennes à travers des approches de restauration écologique et de sylviculture saharienne. Pour les régions du nord du pays, les priorités portent essentiellement sur la réhabilitation des écosystèmes dégradés, compte tenu des récurrents phénomènes d'incendies, à travers des reboisements intensifs visant particulièrement la reconstitution des essences nobles (chêne liège, cèdre de l'atlas). Sur la période 2009-2014, le PNR constitue un instrument de mise en œuvre de la politique de renouveau rural qui a pour objectif final la promotion d'un développement économique du pays associant l'ensemble des intervenants sur les territoires ruraux. Selon la DGF, depuis l'indépendance, l'Algérie a déployé des efforts "considérables" en matière de protection des ressources naturelles et de lutte contre la dégradation des sols. Une priorité absolue a été accordée aux programmes de reboisement sur tout le territoire national". Ainsi, 1.047.815 ha ont été plantés entre 1962 et 1999 dont 146.293 ha du barrage vert, 143.828 ha de plantations forestières et 2.465 ha de fixation de dunes, selon les chiffres de cette structure.