Le président de l'association des oulémas musulmans algériens, cheikh Abderrahmane Chibane a affirmé que le choix de Tlemcen capitale de la culture islamique était bien mérité, cette ville ayant été jusqu'au Xème siècle un centre de rayonnement intellectuel et civilisationnel sur la société tout entière". Dans un entretien à l'APS, M. Chibane a rappelé que cette ville gouvernée par Souleimane Ben Abdellah frère de Idriss El-Akbar, fondateur de la dynastie des Idrissides, a vu l'émergence de l'Etat des zianides dont les gouverneurs se sont attelés à encourager les hommes de Science et de Savoir pour ériger cette ville en un véritable pôle scientifique et civilisationnel. Tlemcen peut "se targuer d'avoir enfanté des héros, des hommes de Science et de Lettres" dont les plus illustres sont les dignes représentants de l'auguste lignée des Ibn Marzouk. Le grand-père figurait, à son époque, parmi la chaine d'érudits qui ont transmis le Hadith depuis le Prophète (QSSSL). Maître indiscuté des sciences arabo-islamiques de son temps au Maghreb, il enseigna le Coran et les sciences de la Charia. L'illustre historien et sociologue, Abderrahmane Ibn Khaldoun, compte parmi ses disciples, rappelle-t-il. C'est à Tlemcen également, plus précisément au village "Al Abad" que se trouve le mausolée de Abou Mediène Chouaibe Ben Al-Hussein Al-Ansari Al-Andaloussi Ettelemçani, deuxième figure emblématique de la confrérie Chadliya après Abdelkader El Djillali, indique encore cheikh Abderrahmane Chibane. Le site offert par le roi El-Fadhl Ben Salah-Eddine à Abou Mediene Chouaïb à El Qods Ouest, connu sous l'appellation "Harat el maghariba" est une "reconnaissance à son vaillant combat aux côtés de Salah-eddine El-Ayoubi contre les croisés et à la libération d'El-Qods et la mosquée d'Al-Aqsa. M. Chibane a évoqué la place particulière de Tlemcen que l'Imam Abdelhamid Ben Badis a choisie comme "base pour lancer le mouvement scientifique et religieux" dans le pôle ouest du pays et où l'érudit Mohamed El-Bachir El-Ibrahimi a "opéré une relance intellectuelle et une véritable réforme religieuse ". Ces efforts et ces actions, ajoute M. Chibane, ont favorisé la construction d'écoles et l'ouverture de clubs culturels permettant l'émergence d'un complexe scientifique et religieux pour superviser les projets arrêtés par le mouvement réformateur de l'Association des ulémas musulmans algériens. Le projet de cette dernière avait pour objectif de consacrer l'attachement du peuple algérien à sa religion, à la langue arabe et à sa Patrie et de le préserver de l'entreprise d'aliénation identitaire menée par l'occupant français. Pour l'intervenant, l'édification de ce gigantesque complexe scientifique à l'époque de cheikh El-Ibrahimi constituait en soi un signe pour la prise en en charge de "la relance de la Sunna (tradition du prophète Mohamed QSSSL) et l'élargissement des activités du mouvement scientifique réformateur pour toucher l'ensemble de l'Oranie".