ALGER- Le rapatriement des dépouilles des Algériens décédés à l'étranger, une opération généralement dévolue à des associations ou des mutuelles, est désormais prise en charge par la Société algérienne des assurances (SAA), qui a présenté samedi à Paris cette nouvelle formule destinée aux membres de la communauté algérienne établie à l'étranger. Présentée par le PDG de la SAA, Amara Latrous, cette formule a été rendue possible grâce à une autorisation accordée par le gouvernement algérien à la SAA d'ouvrir des comptes bancaires à l'étranger destinés exclusivement à cette opération. Cet assureur public avait été autorisé, par le Gouvernement, à ouvrir des comptes en devises, alimentés par les ressortissants eux mêmes, dans différents pays. Le nouveau compte bancaire est "destiné exclusivement à abriter et à recevoir les primes virées par les compatriotes désirant souscrire cette assurance qui concerne le rapatriement des corps de l'étranger", avait déclaré à l'APS, le directeur général-adjoint technique de la SAA, Mustapha Douakh. La souscription à cette nouvelle assurance se fait à travers le paiement annuel d'une prime d'assurance, estimée à 25 euros pour chaque personne. "C'est un prix forfaitaire et une assurance compétitive qui s'adresse pour tous les âges", avait estimé M. Douakh, précisant que le contrat d'assurance sera envoyé à l'assuré à partir d'Alger. Une fois la prime versée dans le compte bancaire de la SAA, le souscripteur peut aller sur la site web de cette compagnie (www.saa.dz) pour remplir un formulaire de souscription, donner des indications sur le paiement et demander d'avoir le contrat d'assurance à son adresse. Pour lancer cette opération, la SAA a opté pour une formule triangulaire incluant la Macif en tant que réassureur et l'Inter Mutuelle Assistance (IMA-OIE), un assisteur dont la prestation couvrira l'organisation et la prise en charge du transfert de corps de l'assuré vers le lieu d'inhumation en Algérie et la mise à la disposition d'un proche parent, d'un billet d'avion aller-retour pour accompagner le corps. "Cette mesure facilite l'opération de rapatriement de dépouille à tous les compatriotes désireux souscrire une assurance et ne pouvant pas la réaliser en Algérie", a noté M. Douakh, indiquant que le nombre compatriotes assurés en Algérie, en juillet 2009, se situe entre 3.000 et 4.000 assurés. "Si elle venait à se concrétiser, cette initiative serait d'un apport certain à la communauté qui, outre les coûts jugés exorbitants du rapatriement, se plaint de l'arnaque qu'exerceraient certaines mutuelles dans ce domaine", avaient indiqué à l'APS des représentants du mouvement associatif et du culte musulman activant dans l'Hexagone. Actuellement, le coût du transfert d'une dépouille de la France vers l'Algérie, par exemple, avoisine les 3.000 euros, dont un billet d'avion aller-retour pour l'accompagnateur, un proche du défunt ou une personne dûment mandatée. Entre 12.000 et 15.000 Algériens décèdent chaque année en France, selon une estimation du Consulat général à Paris. Pour la seule circonscription consulaire de Paris qui compte plus de 161.700 ressortissants, quelque 620 transferts de corps vers l'Algérie ont été effectués en 2010, contre 643 rapatriements en 2009.