ALGER - Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a affirmé dimanche à Alger, que "des décisions phares" ont été prises en faveur de l'entreprise à l'issue du sommet tripartite consacré au soutien de l'entreprise et à la promotion d'un climat propice à l'investissement. Le chef de l'exécutif a indiqué, à la fin des travaux de la tripartite, que le gouvernement, l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et les organisations patronales ont décidé de donner aux entreprises de production de biens et de services la possibilité d'importer leurs équipements intrants et autres produits destinés à la production en ayant recours à la remise documentaire. "En situation d'urgence et pour des importations du même genre, ces entreprises pourront recourir au transfert libre dans la limite maximale de 4 millions de DA au lieu de 2 millions de DA", a-t-il souligné. M. Ouyahia a tenu à préciser, à ce titre, que les importations destinées à la revente en l'état, tel que le commerce, celles-ci demeurent soumises au paiement par crédit documentaire". L'autre décision importante de cette tripartite a trait, selon le premier ministre, à la dette fiscale des entreprises, relevant que le gouvernement "accepte de participer au rééchelonnement des créances en défaillances". Il a fait savoir, à ce propos, que le gouvernement invite les banques à rééchelonner les créances des entreprises en difficulté avec un différé de trois années, une période durant laquelle le Trésor public prendra en charge les intérêts. Il a souligné, dans ce contexte, que cette mesure ne sera appliquée qu'aux "entreprises qui ont encore une chance de survie". M. Ouyahia a déclaré, en outre, que le gouvernement donne son accord pour "une participation du Trésor public à la bonification des crédits d'investissements aux petites et moyennes entreprises". Le chef de l'exécutif a expliqué, dans ce sens, que le gouvernement encourage les banques à "préserver le taux d'intérêt de 5,5% qu'elles appliquent pour les crédits à l'investissement", faisant remarquer que "le Trésor public prendra en charge une bonification de 2% sur cet intérêt applicable aux crédits bancaires d'investissement aux PME". "Autrement dit, l'entreprise bénéficiera d'un crédit à taux d'intérêt de 3,5%. Et si nous considérions que le taux d'inflation est à 3,9%, cela signifie que les entreprises bénéficient d'un crédit à taux négatif", a-t-il poursuivi. En outre, le gouvernement invite les banques à accorder un différé sur les crédits aux PME exclusivement destinés à l'investissement. Il s'agit, selon M. Ouyahia, d'un différé de trois ans sur les crédits d'investissements à moyen et long terme et de 5 années sur les crédits à long terme. "Le Trésor public prendra en charge les intérêts intercalaires de ces périodes de différé", a-t-il ajouté. Les mesures prises lors de cette tripartite interviennent dans l'ultime objectif de renforcer le soutien à l'entreprise nationale, tel que décidé par le Président de la République, a déclaré le premier ministre, reconnaissant que cette démarche a un coût que l'Etat accepte d'assumer car il s'agit, a-t-il dit, d' "un placement pour l'avenir pour qu'il y ait plus d'investissements et plus de création d'emploi". Pour ce qui est du climat des affaires, M. Ouyahia a affirmé qu'un groupe de travail sera installé à l'effet d'examiner la question et de faire des propositions pour encourager l'investissement.