ALGER - L'ancien chef de gouvernement, M. Smail Hamdani, a plaidé mardi à Alger pour l'instauration d'un système politique "semi-présidentiel", préconisant un équilibre entre les deux pouvoirs législatif et exécutif. Dans une déclaration à la presse, à l'issue de sa rencontre avec les membres de l'Instance de consultations sur les réformes politiques, M. Hamdani a mis l'accent sur la nécessité d'organiser les pouvoirs sur la base "du contrôle mutuel, de l'équilibre et de l'homogénéité". Il a appelé aussi à l'adoption d'un système qui ne soit pas entièrement présidentiel, ni complètement parlementaire. M. Hamdani a proposé en outre de généraliser le principe de deux mandats, au plus, dans les responsabilités exécutives, "du président de l'Assemblée populaire communale au président de la République". L'ancien chef de gouvernement a mis en exergue la nécessité d'adopter "résolument" la démocratie et le pluralisme politique, considérant que "la démocratie et l'Etat de droit relèvent des valeurs de l'Islam". Il a également plaidé pour le rejet de la violence et de toute tentative d'imposer des convictions par la force, suggérant la promulgation de textes de lois pour mettre en oeuvre les dispositions de la Constitution relatives aux droits, libertés et devoirs. Il a affirmé, à ce sujet, que les textes de lois relatifs aux droits de l'homme et aux libertés "sont bons", estimant que ce sont les mécanismes de leur mise en oeuvre qui manquent. M. Smail Hamdani a appelé, par ailleurs, à intégrer la langue amazighe comme langue nationale dans l'article 178 de la Constitution. L'article 178 de la Constitution dispose notamment que nulle révision constitutionnelle ne saurait porter sur l'islam religion de l'Etat et l'arabe langue nationale et officielle. Il a souligné, à ce propos, que les composantes de l'identité nationale "sont un tout indissociable, ne sont l'apanage de personne et ne peuvent être instrumentalisées dans la compétition politique". Tout en estimant que la responsabilité politique est "une mission et non pas une profession", M. Hamdani a indiqué que la responsabilité devait être obtenue à travers des élections. Appelant à lutter "résolument" contre la corruption, il a souligné la nécessité d'élaborer de textes de loi traitant des "conflits d'intérêts" et du "rapport de l'argent à la politique". Il a appelé dans le même cadre à davantage de transparence dans la gestion, en donnant la possibilité aux électeurs de contrôler périodiquement les activités des élus, à renforcer le contrôle exercé par le Conseil constitutionnel et élargir le droit de saisine. Une concertation constante avec les syndicats et les organisations patronales a été également souhaitée par l'ancien chef de gouvernement. L'Instance de consultations sur les réformes politiques est représentée par son président, M. Abdelkader Bensalah, assisté de MM. Mohamed Touati et Mohamed Ali Boughazi.