MOSTAGANEM- Les participants à la journée d'étude sur les "Enfumades du Dahra", qu'a abrité lundi l'université de Mostaganem, ont appelé à multiplier les travaux de recherches et les études sur l'histoire de la résistance du peuple algérien contre le colonisateur français. Le communiqué final de cette rencontre, organisée à l'occasion de la commémoration du 166 ème anniversaire de ces enfumades, perpétrées par les forces coloniales à l'encontre de la tribu de Ouled Ryah (Mostaganem), a indiqué que "cette pensée doit constituer le début d'une série de rencontres sur cette période de l'histoire du pays qui a connu des crimes coloniaux, qu'on peut qualifier de "crimes de guerre et de crimes contre l'humanité". "Il appartient aux chercheurs et historiens de poursuivre et de multiplier les efforts afin de soutenir les travaux qui permettent la reconstruction d'un grand pan de l'histoire de la résistance populaire algérienne", a-t-on souligné, en invitant à 'intégrer ces événements historiques dans les programmes scolaires et universitaires. Lors de cette rencontre marquée par la présence du secrétaire général du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, Ouali Abdelkader, des autorités locales et d' étudiants, des enseignants de l'université de Mostaganem ont animé une table ronde dans laquelle, ils ont notamment évoqué un manque d'études, de recherches et d'écritures sur les crimes coloniaux en Algérie et sur la a résistance du peuple algérien. Ils ont insisté également sur la nécessité de faire une nouvelle lecture des documents d'archive sur la résistance nationale et sur les crimes commis par le colonisateur français contre le peuple algérien, à partir d'une approche multidisciplinaire, étudiant différents aspects historiques, anthropologiques, sociaux et autres. La commémoration de ce douloureux anniversaire a été marquée par la projection d'un documentaire qui aborde les "Enfumades du Dahra" à travers des photos d'archives et des entretiens avec des historiens. Ont été également honorés des étudiants du département de dessin de la faculté des lettres qui ont participé à un concours de dessin sur ces faits "horribles" qui ont fait des dizaines de victimes parmi les Algériens. Pour sa part, le secrétaire général du ministère de l'Intérieur a donné une touche symbolique au lancement de la réalisation d'une fresque murale représentant les massacres de Dahra, qui sera exposée le 5 juillet prochain dans les alentours de l'université de Mostaganem. Un site Internet a été lancé pour la collecte et la diffusion d'informations relatives à ce génocide. Les enfumades du Dahra ont été perpétrées contre la tribu de Ouled Ryah, dont tous les membres (hommes, femmes et enfants) se sont réfugiés le 17 juin 1845 dans une grotte des monts du Dahra (Nord-est de Mostaganem) pour échapper à la soldatesque française sous le commandement du colonel Pélissier. Dans la matinée du 18 juin, l'armée française, qui avait rencontré une forte résistance des tribus, avait encerclé la grotte. Le lendemain, elle déclencha un feu à l'intérieur de la grotte, qui dura environ vingt heures, selon des sources historiques. Le 20 juin, plus de 1.200 personnes ont été retrouvées mortes asphyxiées dans la grotte ainsi que leur animaux qui ont péri calcinés ou asphyxiés, ont reconnu des officiers qui ont commis ces enfumades, selon l'un des intervenants à la journée d'étude. Certaines sources historiques estiment le nombre de victimes de ces enfumades entre 1.500 et 1.800 morts.