VIENNE- Mme Taous Feroukhi, chef de la délégation algérienne à la conférence ministérielle de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), consacrée à la sûreté nucléaire, a exprimé mardi à Vienne la satisfaction de l'Algérie de l"'engagement collectif" pris dans le cadre de l'AIEA pour des "efforts supplémentaires" afin de contrer les radiations nucléaires. "L'Algérie se félicite de cet engagement collectif pour des efforts supplémentaires destinés à relever le défi que font peser les risques et menaces invisibles, inodores et sans saveur des radiations sur la santé humaine et l'environnement", a déclaré, Mme Feroukhi, lors de cette conférence consacrée à l'accident de Fukushima (Japon), organisée à l'initiative du directeur général de l'AIEA, M. Yukia Amano. Mme Feroukhi qui est également ambassadeur de l'Algérie à Vienne et représentant permanent à l'AIEA, a estimé que cet engagement "se traduira par un accroissement de l'assistance technique de l'Agence pour aider à l'enracinement de la culture de la sûreté, notamment, la promotion d'Autorités nationales de régulation, chargées de veiller à une mise en oeuvre rigoureuse des standards et normes internationales de sûreté". Tout en considérant que l'adoption de la Déclaration politique de la conférence, comme un message "fort" qui atteste de la volonté de la communauté internationale d'oeuvrer "résolument" à la consolidation du régime international de sûreté nucléaire pour le rendre plus apte à réagir à des conditions extrêmes, Mme Feroukhi a mis en avant le fait que ce consensus "facilitera" la prochaine étape qui consiste en l'identification de mesures concrètes pour atteindre cet objectif. C'est ainsi qu'elle a assuré que l'Algérie participera à l'exercice d'évaluation de toutes les propositions et suggestions d'amélioration, y compris celles évoquées, a-t-elle précisé, dans le rapport préliminaire du gouvernement japonais et celui de la mission d'information de l'AIEA qui s'est rendue à Fukushima. Dans cette perspective, a expliqué le chef de la délégation algérienne, un cadre transparent tout comme un partage de l'information reposant sur des critères scientifiques et techniques, "seront autant de gages pour une acceptation universelle des plus haut standards de sûreté". Pour Mme Feroukhi, l'ensemble des Etats membres sont directement concernés par la préparation des réponses d'urgence à apporter en cas d'accident nucléaire mettant en jeu les technologies, dispositifs et process scientifiques et techniques des centrales nucléaires. La responsabilité de l'Etat, de l'Autorité réglementaire, de l'Opérateur, de la protection des centrales nucléaires, de la coordination au niveau national et international, la communication avec le public et la coopération entre les Organisation internationales et les Agences du système des Nations Unies, ont été soulignées par le représentant permanent de l'Algérie au niveau de l'AIEA. Elle a mis en exergue, en outre, la nécessité d'oeuvrer à une application universelle des standards et principes fondamentaux de sûreté, des conventions internationales de sûreté et des deux codes de conduite édictés par l'AIEA. C'est ainsi que Mme Feroukhi a plaidé pour l'engagement de missions d'examen par les Pairs ainsi que des examens systématiques et réguliers des centrales nucléaires en opération dans le monde, en particulier, a-t-elle préconisé, celles situées sur le pourtour méditerranéen. Elle a indiqué, à ce titre, qu'en tant que partie de la Convention sur la notification rapide d'un accident nucléaire, l'Algérie avait communiqué au Centre des incidents d'urgences de l'AIEA, les résultats des analyses des prélèvements d'air effectués, à Alger, durant la période allant du 30 mars au 26 avril 2011, ayant révélé la présence de particules infimes d'éléments radioactifs provenant de l'accident de Fukushima. Tout en rappelant que le renforcement de l'infrastructure nationale de radioprotection, y compris la sûreté des deux réacteurs de recherche, se poursuit au titre de la mise en oeuvre des recommandations de la mission RASSIA de l'AIEA effectuée en 2007, Mme Feroukhi a également assuré que les Autorités algériennes ont décidé d'adopter une approche globale et intégrée en matière de sûreté nucléaire, en dotant de plans d'urgence toutes les installations nucléaires.