ALGER- Les efforts diplomatiques pour une solution politique à la crise libyenne se poursuivent toujours, la Russie estimant qu'un compromis entre les parties belligérantes est possible, alors que les combats faisaient rage mardi entre rebelles et forces fidèles au colonel Mâammar El Gueddafi. La situation en Libye sera au centre des entretiens mercredi à Moscou entre le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son homologue libyen Abdelati Obeidi "à la demande de la partie libyenne", a annoncé mardi l'agence Itar-Tass. Les deux ministres doivent également aborder le rôle de médiation de l'Union Africaine (UA) qui tente depuis le début du conflit libyen à la mi-février d'instaurer un cessez-le-feu entre les deux belligérants. Une feuille de route de l'UA été élaborée par son Comité ad hoc de haut niveau sur la Libye, prévoyant notamment la cessation immédiate de toutes les hostilités. Le président russe Dmitri Medvedev a jugé mardi qu'un compromis entre les parties belligérantes en Libye était "possible". En visite en Allemagne, M. Medvedev a appelé, à l'issue de ses entretiens avec la chancelière allemande Angela Merkel, à "poursuivre la recherche de possibilités pour un règlement pacifique de la situation", soulignant que "le problème libyen n'a pas de solution militaire". Recherche d'un compromis "Nous poursuivrons la recherche d'un compromis entre Benghazi et Tripoli qui est, à mon avis, possible", a-t-il ajouté. Moscou qui tente de jouer un rôle de médiateur dans ce conflit, a annoncé lundi qu'elle refusait de reconnaître le Conseil national de transition (CNT), instance dirigeante de la rébellion libyenne, comme seule autorité de ce pays. La réunion entre les chefs de diplomatie russe et libyenne intervient après une rencontre samedi en Tunisie, entre des responsables américains et des représentants du gouvernement du colonel le colonel Maâmmar El-Gueddafi. Le gouvernement libyen est "prêt à discuter des idées pour aller de l'avant" pour mettre fin au conflit et "réhabiliter les relations qui ont été lésées entre la Libye et les Etats-Unis et d'autres pays de l'OTAN", a déclaré son porte-parole Moussa Ibrahim à propos de cette rencontre. Trouver une solution politique La nécessité de trouver une solution politique à la crise libyenne a été également soulignée par le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon qui a plaidé pour le dialogue entre le gouvernement libyen et l'opposition. M. Ban a insisté que les Nations unies poursuivraient le dialogue politique, ajoutant qu'il maintenait le contact avec les deux parties au conflit à travers son représentant spécial pour la Libye. Sur le terrain, les combats continuaient mardi d'opposer les forces fidèles au colonel Mâammar El Gueddafi à des groupes de rebelles dans la ville de Brega (est), notamment autour du port pétrolier de cette ville. Sept rebelles ont été tués et 45 autres blessés lors des intenses affrontements autour de Brega, selon les médias. La veille, une source rebelle, avait affirmé que les troupes loyalistes s'étaient retirées et que "les soldats qui restent dans la ville sont coincés". Les rebelles ont affirmé avoir pris le contrôle de Brega, en visant désormais de pousser les forces loyalistes jusqu'à Uqayla à une quinzaine de kilomètres à l'ouest de la ville, en comptant sur les dunes et les marécages qui entourent cette région pour établir des positions défensives en vue d'une nouvelle offensive. Le gouvernement libyen a démenti la prise du port pétrolier de Brega et affirmé avoir repoussé leur offensive en leur infligeant de lourdes pertes.