GENEVE - Le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR) a exprimé sa crainte face à l'apparition d'une épidémie de rougeole, entraînant une forte mortalité dans les camps de réfugiés somaliens du sud-est de l'Ethiopie, où plusieurs cas de la maladie ont été enregistrés. "Le HCR craint que l'apparition de la maladie ne mène à une mortalité élevée et à des cas graves parmi une population de réfugiés déjà vulnérable, dont l'état de santé était déjà fragilisé", a-t-il souligné dans un communiqué. Cette agence de l'ONU a précisé que jusqu'au 4 août, 25 décès avaient été signalés dans le camp de Kobe, dont la moitié pourraient être dus à la rougeole. D'autres cas de la maladie ont été signalés dans d'autres camps de la région de Dolo Ado, localité éthiopienne à la frontière de la Somalie. Ces dernières semaines, des milliers de Somaliens s'y sont réfugiés pour fuir la sécheresse, la pire depuis des décennies dans la Corne de l'Afrique, mais aussi les violences dans leur pays. "La situation est alarmante et nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre", a déclaré Moses Okello, représentant du HCR pour l'Ethiopie. "Nous devons agir maintenant, de façon urgente et décisive pour arrêter (la propagation de la maladie) et renverser la situation", a-t-il insisté, en soulignant la nécessité d'une campagne de vaccination des enfants. Selonle HCR, des experts sont attendus dimanche à Dolo Ado et une campagne de vaccination doit commencer le 9 août. Les camps alentour comptent quelque 118.400 réfugiés somaliens, dont 78.000 sont arrivés depuis le début de l'année. La rougeole tue rarement des individus vivant dans des conditions normales, mais la combinaison de la malnutrition due à la sécheresse et d'une propagation de la maladie dans les conditions des camps de réfugiés peut avoir des conséquences mortelles, a mis en garde le HCR.