ALGER- Le Parti des travailleurs (PT) estime qu'il existe un "décalage flagrant" entre l'orientation des projets de lois relatives aux réformes politiques, examinés en Conseil des ministres le 28 août dernier, et celle contenue dans les projets soumis à l'Assemblée populaire nationale (APN) "Bien que la majorité des mesures importantes annoncées dans le communiqué du Conseil des ministres soient inscrites dans ces projets", le PT relève, dans un communiqué rendu public vendredi à l'issue de la réunion du secrétariat de son bureau politique, que ces mesures ont été "grossièrement noyées" dans les projets de lois par d'autres dispositions. Ces dispositions expriment, dans le cas par exemple du projet de loi organique relative au régime électoral, une "volonté manifeste, selon ce parti, de "maintenir l'ancien système électoral". A ce propos, le secrétariat du bureau politique du PT fait part de son "étonnement" de voir les rédacteurs du projet "omettre" d'inclure une disposition annoncée dans le communiqué du Conseil des ministres, à savoir "la présidence de la commission communale des élections par un magistrat, remplacé dans le texte présenté à l'APN par un président que doit désigner le wali". Le secrétariat du bureau politique du PT s'interroge, à cet effet, sur les "motivations réelles" du "maintien, à son avis, de toutes les dispositions de l'ancienne loi organique relative au régime électoral qui ont permis jusqu'à présent à l'administration d'avoir la mainmise sur tout le processus électoral (article 63) et de faciliter la fraude et autres manipulations constatées durant les scrutins précédents", lit-on dans le communiqué. Il affirme, en outre, "désapprouver énergiquement" la démarche des rédacteurs des projets de lois consistant à "continuer à confier à l'administration l'organisation de tout le processus électoral et à maintenir les pouvoirs exorbitants des walis, qui nomment les chefs de centres de vote (article 31), les membres des bureaux de vote (article 40) et les membres de la commission électorale communale (article 152)". Estimant que la multiplication des commissions électorales pourrait même être une source de "confusion", le secrétariat du bureau politique propose la constitution d'"une seule et unique commission, composée des représentants des partis participants aux scrutins, présidée par un magistrat, et ce, à l'échelle nationale, wilayale et communale". Il exprime, par ailleurs, son désaccord sur le projet de loi organique fixant les modalités d'élargissement de la représentation des femmes au sein des assemblées élues, estimant que le projet qui instaure des "quotas" "n'est nullement une garantie d'égalité en droits", ainsi que sur l'orientation "liberticide" conférée au projet de loi sur l'information, "à travers notamment l'instauration d'une autorité de régulation avec pouvoir de retrait d'agréments aux médias". Evoquant, enfin, une "campagne médiatique, à travers internet (notamment Face book)" ciblant l'Algérie, le secrétariat du bureau politique du PT, tout en affirmant "ne pas douter de la capacité de discernement" de la jeunesse et des travailleurs algériens, en appelle néanmoins à leur "vigilance".