AMMAN - Le recours des Palestiniens à l'ONU pour demander l'adhésion de leur Etat aux Nations unies n'est pas lié à la poursuite des négociations de paix avec Israël, a affirmé le négociateur Saëb Arekat, cité dimanche par la presse jordanienne. Dans une déclaration au quotidien "El-Doustour", Arekat, membre du comité exécutif de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP), a expliqué que la démarche palestinienne portant recours à l'ONU "n'a pas de lien avec la reprise de négociations de paix avec Israël". "L'actuelle composante du gouvernement israélien ne veut ni paix ni l'arrêt de la colonisation. Elle n'aspire qu'à intensifier les activités de colonisation illégales", a indiqué Arekat. "Les Israéliens ne veulent qu'une paix répondant à leurs aspirations et leurs intérêts, c'est ce qui est contraire à nos droits légitimes", a-t-il ajouté. Le responsable palestinien a aussi réaffirmé que le recours palestinien à l'ONU "ne se fera pas au détriment d'aucune des constantes nationales palestiniennes", ajoutant que la demande de l'adhésion de Palestine à l'ONU "n'annulera en aucun cas le statut de l'OLP et le droit au retour des réfugiés palestiniens dans leurs terres occupées par Israël". La demande d'adhésion de la Palestine à l'ONU sera soumise par le président Mahmoud Abbas le 23 septembre en cours au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon, a-t-il rappelé. "La reconnaissance et l'adhésion de notre Etat à l'ONU est fondée sur six point essentiels, dont la première est l'établissement de l'Etat palestinien sur la base des frontière de 1967 et ayant El-Qods pour capitale", a précisé Arekat. La deuxième est que les négociations de paix avec Israël "devront être inscrites dans un cadre et un calendrier précis et défini, et elles devront conduire à la fin de la colonisation", alors que le troisième point "concerne le droit à l'indépendance de notre pays", a-t-il précisé. Arekat a ajouté que la quatrième condition est liée aux résolutions et conventions des Nations unies qui, a-t-il insisté, "devront être contraignantes pour tous les pays membres de l'Organisation onusienne". "Cinquièmement, la Palestine doit être présente dans toutes les institutions de l'ONU", a-t-il souligné, alors que le sixième point est relatif à la question de la libération des 8000 prisonniers palestiniens toujours détenus dans les geôles israéliennes. Ces déclarations sont intervenues en réaction aux positions des Etats-Unis et de l'Union européenne (UE) qui veulent relancer les négociations de paix pour éviter le recours des palestiniens à l'ONU.