Le président palestinien Mahmoud Abbas était attendu hier à New York où il devait soumettre la demande d'adhésion de la Palestine à l'ONU, au moment où le Quartette international devait se réunir dans la même journée pour examiner une possible relance du processus de paix, suspendu depuis des mois. Au cours de son séjour à New York, le président Abbas soumettra au chef de l'ONU, Ban Ki-moon, la demande d'adhésion et donnera un discours devant l'Assemblée générale, consacré à la situation prévalant dans les territoires palestiniens occupés. En marge de la réunion de l'Assemblée générale de l'ONU, prévue le 23 septembre, M. Abbas rencontrera outre M. Ban Ki-moon, des chefs d'Etat et délégations des différents pays pour discuter des relations de coopération bilatérale, ainsi que des développements de la situation dans la région arabe et dans le monde. Samedi dernier, le dirigeant palestinien a annoncé qu'il allait soumettre au chef de l'ONU la demande d'adhésion à part entière de l'Etat palestinien aux Nations unies, malgré les pressions de pays occidentaux, à leur tête les Etats-Unis, qui veulent éviter par tous les moyens le recours palestinien à l'ONU, en proposant toutefois une relance des négociations de paix. Jugée «constructive» par l'UE et Washington, cette option de relancer un processus de paix jusqu'ici «infructueux» sera au centre d'une réunion du Quartette, prévue dans la journée à New York. Après un série de réunions sur cette question, le Quartette n'a pas réussi jusqu'à présent à les amener de nouveau Israéliens et Palestiniens vers la table des négociations, à l'arrêt depuis fin octobre 2010 en raison de la poursuite de la colonisation juive dans les territoires palestiniens occupés. Cette «impuissance du Quartette» a encouragé les Palestiniens dans leur démarche vers le Conseil de sécurité de l'ONU, a jugé samedi dernier le négociateur palestinien Nabil Chaath, membre de la délégation palestinienne à l'ONU. Quant à M. Saëb Arekat, membre du comité exécutif de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP), il a tenu à préciser que le recours des Palestiniens à l'ONU «n'est pas lié à la poursuite des négociations de paix» avec Israël. La partie palestinienne a déjà expliqué les raisons de leur démarche par les échecs incessants des rounds de négociations, provoqués par l'intransigeance d'Israël dans sa politique de colonisation. «L'actuelle composante du gouvernement israélien ne veut ni paix ni l'arrêt de la colonisation. Elle n'aspire qu'à intensifier les activités de colonisation illégales», a estimé Arekat. «Les Israéliens ne veulent qu'une paix répondant à leurs aspirations et à leurs intérêts, c'est ce qui est contraire à nos droits légitimes», a-t-il ajouté. M. Arekat a aussi réaffirmé que le recours palestinien à l'ONU «ne se fera pas au détriment d'aucune des constantes nationales palestiniennes», ajoutant que la demande de l'adhésion de Palestine à l'ONU «n'annulera en aucun cas le statut de l'OLP et le droit au retour des réfugiés palestiniens dans leurs terres occupées par Israël».