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Le recours à l'ONU basé sur la résolution 181
Palestine
Publié dans Le Temps d'Algérie le 18 - 09 - 2011

La demande d'adhésion d'un Etat palestinien à l'ONU, prévue pour vendredi prochain, est basée sur la résolution 181 de l'Assemblée générale de l'ONU, a déclaré un responsable de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).
La résolution 181, adoptée par l'Assemblée générale en 1947, prévoit la division de la Palestine en deux Etats et donne aux juifs et arabes des espaces presque égaux. A travers cette résolution, l'ONU a appelé pour la première fois à la création de deux Etats en Palestine, a rappelé le responsable, disant qu'elle justifie la demande d'adhésion
d'un Etat palestinien à l'ONU. Le président palestinien Mahmoud Abbas a annoncé, vendredi, qu'il présentera la semaine prochaine la demande d'adhésion d'un Etat palestinien sur les frontières avant 1967 à l'ONU. Les Palestiniens ont pris cette décision en raison de l'impasse dans les négociations avec Israël. Le président Abbas s'est déclaré prêt à reprendre les négociations avec Israël après la reconnaissance d'un Etat palestinien par l'ONU.
Un autre responsable de l'OLP, Hana Anmira, a appelé le président américain Barack Obama à soutenir la solution à deux Etats. Washington a exprimé son opposition à la démarche unilatérale des Palestiniens, menaçant d'opposer son veto. Cette démarche a eu l'adhésion de la population palestinienne et c'est en ce sens que des centaines de femmes s'étaient rassemblées, dans une première manifestation du genre devant le point de passage de Kalandia, principal «check-point» qui sépare Ramallah de Jérusalem, samedi.
Les associations féministes ont demandé à ce que les femmes viennent ouvertement demander la fin de l'occupation israélienne en soutien à la démarche du président Mahmoud Abbas, parti pour les Etats-Unis. «La Palestine sera le 194e Etat du monde» : c'est le cri de ses manifestantes. Face à des soldats surarmés derrière de gros blocs de béton, les manifestantes protestent de manière pacifique, afin d'éviter toute réaction violente des forces israéliennes.
«C'est le début d'un long processus de manifestations contre l'occupation israélienne et les colonies israéliennes en Palestine, explique l'une des manifestantes. Ils attendent une occasion de nous attaquer mais nous resterons et nous continuerons à manifester pacifiquement contre eux !» Mustafa Barghouthi, membre du Parlement palestinien, une branche d'olivier à la main, un drapeau palestinien dans l'autre, estime que le printemps arabe est arrivé en Palestine.
Les 6 points essentiels de la demande
Quant à Saëb Arekat, membre du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), il a tenu à préciser que le recours des Palestiniens à l'ONU «n'est pas lié à la poursuite des négociations de paix» avec Israël. La partie palestinienne a déjà expliqué les raisons de sa démarche par les échecs incessants des rounds de négociations, provoqués par l'intransigeance d'Israël dans sa politique de colonisation. «L'actuelle composante du gouvernement israélien ne veut ni paix ni l'arrêt de la colonisation. Elle n'aspire qu'à intensifier les activités de colonisation illégales», a estimé Arekat.
«Les Israéliens ne veulent qu'une paix répondant à leurs aspirations et leurs intérêts, c'est ce qui est contraire à nos droits légitimes», a-t-il ajouté. M. Arekat a aussi réaffirmé que le recours palestinien à l'ONU «ne se fera au détriment d'aucune des constantes nationales palestiniennes», ajoutant que la demande de l'adhésion de Palestine à l'ONU «n'annulera en aucun cas le statut de l'OLP et le droit au retour des réfugiés palestiniens dans leurs terres occupées par Israël».
«La reconnaissance et l'adhésion de notre Etat à l'ONU sont fondées sur six point essentiels, dont la première est l'établissement de l'Etat palestinien sur la base des frontières de 1967 et ayant El-Qods pour capitale», a-t-il réitéré. La deuxième est que les négociations de paix avec Israël «devront être inscrites dans un cadre et un calendrier précis et défini», alors que le troisième point «concerne le droit à l'indépendance de notre pays», a-t-il précisé. Il a ajouté que la quatrième condition est liée aux résolutions et conventions des Nations unies qui, a-t-il insisté, «devront être contraignantes pour tous les pays membres de l'Organisation onusienne».
«Cinquièmement, la Palestine doit être présente dans toutes les institutions de l'ONU», alors que le sixième point est relatif à la question de la libération des 8000 prisonniers palestiniens toujours détenus dans les geôles israéliennes, a-t-il souligné. Sur la base de toutes questions, les dirigeants palestiniens vont présenter leur demande.
Commentant l'attitude américaine, John Alterman, spécialiste du Moyen-Orient au sein du groupe de réflexion CSIS de Washington, a estimé que «les Etats-Unis sont dans une position impossible (...) et vont une fois de plus se retrouver du mauvais côté d'un vote à l'Assemblée générale», où les Palestiniens vont recevoir un soutien écrasant. De nombreux pays, notamment latino-américains, et des organisations régionales et internationales ont déjà apporté leur soutien à la requête palestinienne, la qualifiant de légitime.
Hamas exige de reconnaître «toute la Palestine»
Le mouvement palestinien Hamas a affirmé, hier à Ghaza, qu'il souhaitait que les Nations unies reconnaissent un Etat palestinien sur «la totalité de la Palestine», y compris sur le territoire de l'Etat d'Israël. La demande d'adhésion du président Mahmoud Abbas, du parti rival Fatah, le 23 septembre, s'articule sur les frontières du 4 juin 1967, c'est-à-dire la Cisjordanie,
la bande de Ghaza et Jérusalem-Est. Le dirigeant du Hamas, Khalil Al Hayya, a affirmé que cette revendication n'était pas suffisante, lors d'une réunion de parlementaires palestiniens à Ghaza, territoire contrôlé par le Hamas. Il a appelé à «demander une reconnaissance d'un Etat palestinien sur tout le territoire de la Palestine et la confirmation du droit des Palestiniens à vivre à l'intérieur des frontières de cet Etat». Le Hamas considère comme «Palestine historique»
le territoire de la Palestine sous mandat britannique (1920-1948), avant la création de l'Etat hébreu, s'étendant du fleuve Jourdain à la mer Méditerranée. «Nous demandons aux Nations unies d'invalider l'entité qui a pris la décision de s'établir sur la terre d'un autre»,
a encore dit M. Hayya, en faisant référence à Israël, lors de cette réunion à laquelle assistait le Premier ministre du Hamas à Ghaza, Ismaïl Haniyeh. Il a également appelé la communauté internationale à «faire pression pour s'assurer de la mise en oeuvre des résolutions internationales, en particulier celles qui soutiennent le droit des Palestiniens à l'auto-détermination».
Netanyahu se rendra à l'ONU
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé, dimanche 18 septembre, qu'il se rendrait lui-même à la session annuelle de l'Assemblée générale de l'ONU pour exprimer la position d'Israël face à la demande d'adhésion d'un Etat de Palestine au Conseil de sécurité «Mon voyage a un double objectif : faire en sorte que la tentative de contourner des négociations directes échoue au Conseil de sécurité, et exprimer notre vérité à l'Assemblée générale», a déclaré M. Netanyahu au début du conseil des ministres hebdomadaire.
«La vérité, c'est qu'Israël veut la paix et que les Palestiniens font tout leur possible pour bloquer des négociations directes. Ils doivent comprendre que la paix ne peut être obtenue que par des négociations et non en essayant de les contourner par la voie de l'ONU», a-t-il insisté. Netanyahu s'est de plus dit «convaincu» que les Etats-Unis allaient faire échouer le projet palestinien. Washington a régulièrement menacé d'user de son droit de veto au Conseil de sécurité pour bloquer la démarche des Palestiniens.


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