ALGER - La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a plaidé, dimanche à Alger, pour des mesures d'apaisement "immédiates" à même de renforcer le front social. "Il y a une nécessité urgente de renforcer le front social par des mesures d'apaisement immédiates, car c'est ce front même qui est appelé à faire face, si besoin est, aux dangers externes", a-t-elle indiqué dans une conférence de presse à l'issue de la session ordinaire du comité central de son Parti. Commentant les résultats de la dernière réunion de la tripartite, Hanoune a estimé que le patronat en a été "le grand bénéficiaire", relevant que l'augmentation du SNMG est certes "salutaire" mais reste "insuffisante" pour l'amélioration du pouvoir d'achat des travailleurs. Elle a, dans ce sens, rendu hommage à l'UGTA qui a, selon elle,"plaidé en faveur des travailleurs", mais, a-t-elle dit, "le cadre de la tripartite est contraignant". La secrétaire générale du PT qui voit dans les mouvements de contestation un "signe de bonne santé", a appelé, toutefois, le gouvernement à "ne pas sous-estimer l'impact de ces mouvements dont les répercussions peuvent être néfastes sur la cohésion sociale". Pour Hanoune, "il est inconcevable que les salariés et les retraités s'acquittent convenablement de leur impôt, alors que des entreprises privées bénéficient de toutes les facilités possibles en matière d'exonération d'impôt et de taxes liées à leur activité". Evoquant les réformes politiques, Hanoune a relevé de "nombreuses contradictions entre les orientations du président de la République et le contenu de certains projets de loi déposés au niveau de l'Assemblée populaire nationale (APN). Elle a cité notamment la loi sur les partis dont le contenu de certains articles "est en contradiction flagrante avec les orientations du conseil des ministres", a-t-elle mentionné. Hanoune a plus particulièrement dénoncé, à ce propos, ce qu'elle a qualifié "l'ingérence de l'administration dans les affaires internes des partis politiques". Qualifiant ces contradictions d'"énorme gravité", la secrétaire générale du PT a exhorté le chef de l'Etat à "user de ses prérogatives" pour "mettre fin à ce genre de dérive". D'autre part, Hanoune s'est réjouie des mesures interdisant le "nomadisme politique", tout en dénonçant des "manœuvres" émanant de certains députés pour faire échec à cette disposition. Elle a, dans ce sens, insisté sur la nécessité de mettre le mandat législatif à l'abri de toute influence de l'argent, ajoutant qu'"il y a aujourd'hui un conflit d'intérêts avec des députés qui défendent des hommes d'affaires". "Cela constitue un danger pour la République", a-t-elle constaté. Hanoune a plaidé, à cet égard, pour la dissolution de l'actuelle composante de l'APN et l'élection d'une Assemblée "représentative issue de la volonté du peuple".