ALGER - Les nouvelles autorités libyennes ont entamé leurs pourparlers en vue de former d'"ici deux semaines" un gouvernement de transition, au lendemain de la proclamation officielle de "la libération totale de la Libye", intervenue après la prise de Syrte, dernier bastion de Maammar El Gueddafi, tué jeudi dans cette ville. Le chef du comité exécutif du Conseil national de transition (CNT), Mahmoud Djibril, a assuré que des pourparlers étaient déjà en cours pour former le gouvernement chargé de gérer la transition, dont il a confirmé qu'il ne ferait pas partie. Pour sa part, le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, a annoncé lundi à Benghazi la mise en place en Libye d'un gouvernement de transition "d'ici deux semaines". "Nous avons commencé les discussions (sur la formation d'un gouvernement) et cette question ne prendra pas un mois mais sera terminée d'ici deux semaines", a-t-il cependant indiqué au cours d'une conférence de presse. Après 42 ans de règne du colonel Maamar el-Gueddafi, tué jeudi dans sa région natale Syrte (est), les autorités en place en Libye ont affiché leur détermination à travailler "dur" pour ramener l'ordre et la sécurité dans le pays. "Aujourd'hui, nous préparons une nouvelle phase", durant laquelle "nous allons travailler dur pour l'avenir de la Libye", a affirmé dimanche le vice-président du CNT, Abdel Hafiz Ghoga, lors de la cérémonie de la proclamation de la "libération" de la Libye, organisée dimanche à Benghazi (est). Le CNT avait annoncé, fin août dernier, une feuille de route prévoyant la remise du pouvoir à une assemblée élue dans un délai de huit mois maximum et l'adoption, par voie référendaire, d'une nouvelle Constitution. En parallèle, la polémique autour des circonstances de la mort de l'ancien dirigeant libyen persiste. Selon Mahmoud Jibril, une autopsie réalisée dimanche a conclu que Maammar el-Gueddafi avait été tué d'une balle dans la tête lors d'un échange de tir sur le chemin de l'hôpital. Mais des témoignages et des vidéos tournées au moment de son arrestation évoquent d'autres hypothèses. Ainsi, la veuve de Maamar el-Gueddafi, Safia, et plusieurs organisations internationales, dont l'ONU, appuyée par les Etats-Unis, ont réclamé une enquête. En réponse à ces requêtes, le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, a annoncé lundi la création d'une commission d'enquête sur les circonstances controversées de la mort de l'ex-dirigeant libyen. "Pour répondre aux requêtes internationales, nos avons commencé à mettre en place une commission chargée d'enquêter sur les circonstances de la mort de Maamar el-Gueddafi dans l'accrochage avec son entourage au moment de sa capture", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Benghazi (est).