ALGER - L'Otan met fin ce lundi à son opération militaire aérienne lancée il y a sept mois en Libye sur la base des résolutions 1970 et 1973 de l'ONU, mettant celle-ci "en première ligne" dans l'assistance internationale aux nouvelles autorités libyennes, après plus de huit mois de conflit. A quelques heures de la fin de l'opération "Protecteur unifié" à laquelle avaient participé 28 pays, le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen entamé une visite inopinée à Tripoli où il aura des entretiens avec les nouveaux dirigeants libyens. "Ce soir (lundi) à minuit, l'opération Protecteur unifié prendra fin. Je ne prévois pas un rôle majeur pour l'Otan. Il revient désormais aux Nations unies d'être en première ligne dans l'assistance internationale aux nouvelles autorités libyennes", a déclaré M. Rasmussen peu avant son arrivée dans la capitale libyenne. La fin de la mission de l'Otan intervient onze jours après la mort de l'ex-dirigeant libyen Maamar el-Gueddafi, tué dans sa région natale Syrte (est), après avoir été capturé par les combattants du Conseil national de transition (CNT, nouvelles autorités), soutenus par l'Otan. Critiquée à maintes reprises pour ses violations de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU relative à l'intervention étrangère, l'Alliance atlantique n' a pas cessé de réaffirmer que le colonel el-Gueddafi n'était pas une cible de ses opérations. "El-Gueddafi n'était pas une cible de nos opérations", a répété lundi Rasmussen, interrogé sur le raid aérien mené par la coalition sur un convoi du dirigeant déchu, le 20 octobre à Syrte, qui a conduit à son arrestation, avant d'être tué. Conformément à la résolution du Conseil de sécurité onusien ayant mis fin au mandat autorisant le recours à la force en Libye, la zone d'exclusion aérienne et un blocus naval, appliqués par l'Otan depuis le 31 mars dernier, prendront fin lundi à 23H59 (21H59 GMT), Selon un bilan établi récemment par l'Otan, les appareils,-avions et hélicoptères, de l'Alliance ont mené, en sept mois, plus de 26.000 sorties aériennes. Sur mer, plusieurs dizaines de navires de l'Otan ont patrouillé la Méditerranée orientale pour faire respecter l'embargo sur les armes, contrôlant plus de 3.100 bateaux, et participer aux missions humanitaires. La décision de l'Otan de mettre un terme à son opération en Libye a été prise vendredi dernier alors que le CNT avait demandé deux jours plus tôt le maintien de cette mission au moins "jusqu'à la fin de l'année". En réponse à cette demande, l'Otan a jugé que les civils étaient à l'abri des attaques après que les nouvelles autorités eurent déclaré le pays libéré, au lendemain de la chute de Syrte, dernier bastion d'el-Gueddafi. L'Otan a également estimé, par la voix d'Anders Fogh Rasmussen, " avoir totalement accompli sa mission" ajoutant que si le nouveau gouvernement libyen lui demandait encore de jouer un rôle dans le pays, elle pouvait l'"aider dans sa transition démocratique". S'agissant du processus de transition, Mahmoud Jibril, chef du Comité exécutif du CNT a fait savoir dimanche qu'il avait proposé de "réduire" la période de transition de la Libye pour "organiser des élections dans cinq mois, élargir le CNT et créer une Assemblée constituante". Ce même responsable avait annoncé la semaine dernière le début des pourparlers en vue de former un gouvernement chargé de gérer la transition. Une fois ce cabinet formé, le CNT devra commencer à appliquer une feuille de route, élaborée fin août, prévoyant la remise du pouvoir à une assemblée élue dans un délai de huit mois maximum et l'adoption, par voie référendaire, d'une nouvelle Constitution