ALGER - Le nouveau Premier ministre du gouvernement de transition libyen, Abderrahim al-Kib, chargé d'assurer la gestion des affaires du pays, a dit mardi vouloir désarmer le pays et le reconstruire "sur de bonnes bases" après huit mois de conflit sanglant. Aussitôt après son élection par le Conseil national de transition libyen (CNT), issu de l'ancienne rébellion, qui a mis fin au régime de Maamar el-Gueddafi, l'universitaire et hommes d'affaires, a souligné mardi que "beaucoup de dossiers restent à régler" avec en premier lieu, "la réconciliation, la reconstruction et la sécurité". Pour se faire, le nouveau chef de l'exécutif a souligné avoir "besoin d'un peu de temps" afin de "réfléchir et traiter les différentes questions à résoudre" pour "bâtir une nation respectueuse des droits humains" ne permettant "aucune violation de ces droits". M.al-Kib a annoncé le début mardi de concertations visant à former le gouvernement de transition dans un délai de 30 jours après la "proclamation de la libération de la Libye" le 23 octobre, trois jours après la mort de l'ancien dirigeant Maamar el-Gueddafi, tué dans sa région natale Syrte (est), après avoir été capturé par les combattants du CNT, après plus de 40 ans de règne. Son gouvernement aura principalement pour mission de préparer des élections constituantes dans un délai de huit mois maximum, suivies d'élections générales un an après au plus tard, selon la feuille de route annoncée par le CNT. Diplômé des universités de Tripoli, de Californie du Sud et de Caroline du Nord (USA), M. Al-Kib, a été élu au premier tour parmi cinq autres candidats après avoir recueilli 29 voix lors d'un scrutin au siège du CNT à Tripoli. Le président du CNT, Mostapha Abdeljalil, qui a été le premier à voter, a indiqué que "ce vote prouve que les Libyens sont capables de construire leur avenir". L'Italie a été le premier pays à réagir à l'élection de M.al Kib, par la voix de son chef de la diplomatie Franco Frattini qui lui exprimé ses "v£ux sincères de bon travail pour mener la nouvelle Libye vers la démocratie et la reprise économique dans l'intérêt du peuple libyen". La France a appelé à son tour M.al-Kib à engager la Libye "sur la voie de la réconciliation, de la reconstruction et de l'édification d'un Etat respectueux des droits de l'Homme". Aux Etats-Unis, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a appelé à "l'unité nationale" et à engager au plus vite un "processus de réconciliation" devant unir le peuple libyen ainsi que les différentes factions politiques, et réitéré l'engagement de son pays à aider la Libye à "rétablir la sécurité". L'élection de l'universitaire Abderrahim al-Kib à la tête du gouvernement de transition libyen, est intervenue quelques heures après l'annonce par l'Otan de la fin de sa mission militaire aérienne de sept mois. Parallèlement à l'appel du nouveau chef de l'exécutif à désarmer le pays et rétablir la sécurité, le Conseil de sécurité onusien a adopté lundi à l'unanimité une résolution appelant la Libye à prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher la prolifération des armes dans ce pays. A cet égard, le Conseil de sécurité a appelé les autorités de Tripoli à "prendre toutes les mesures nécessaires devant empêcher la prolifération de tous types d'armes et de matériel connexe" et à "continuer de coopérer étroitement avec l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques, en vue de la destruction de leurs stocks d'armes chimiques, conformément à leurs obligations internationales'' Le Conseil de sécurité a également sollicité l'aide internationale nécessaire pour la Libye en matière de lutte contre cette prolifération d'armes.