L'universitaire Abdel Rahim al-Kib, originaire de Tripoli, a été élu lundi soir Premier ministre du gouvernement de transition en Libye, où le chef de l'Otan Anders Fogh Rasmussen a fait une visite surprise au dernier jour de la mission aérienne de l'Otan. Il a été élu au premier tour parmi cinq candidats après avoir recueilli 26 voix sur 51 votants du Conseil national de transition (CNT) qui a tout de même souligné que les libyens sont capables de bâtir leur avenir à travers ce vote. M. Kib a rendu par ailleurs hommage aux combattants révolutionnaires ayant libéré le pays du joug de Mouammar Kadhafi, ajoutant que le démantèlement des milices armées serait traité avec respect, au cours de sa première conférence de presse s'exprimant en anglais. Il dit vouloir bâtir une nation qui respecte les droits de l'homme et qui n'accepte pas les violations des droits de l'homme mais qu'ils ont avant tout besoin de temps. Franco Frattini, Le ministre italien des Affaires étrangères a quant à lui souhaité au nouveau premier ministre ''bon travail'' pour mener la nouvelle Libye vers la démocratie et la reprise économique. Selon la feuille de route annoncée par le CNT, ce dernier doit former un gouvernement intérimaire au plus tard un mois après l'annonce de la libération du pays, dont la proclamation officielle a eu lieu le 23 octobre dernier. Des élections constituantes doivent avoir lieu parallèlement dans un délai de huit mois maximum, à un an après au plus tard, elles seront suivies d'élections générales. Avant cette élection, les dirigeants libyens ont reçu Anders Fogh Rasmussen, qui faisait la première visite en Libye d'un secrétaire général de l'Otan, ce dernier aurait annoncé qu' un chapitre de l'histoire de l'Otan, couronné de succès, va s'achever et que c'est à la Libye d'écrire son nouveau chapitre de l'histoire. Cette visite surprise est intervenue trois jours après la confirmation par l'Otan de la fin de l'opération "Protecteur unifié" refusant la proposition du CNT qui avait demandé le maintien de l'Otan au moins "jusqu'à la fin de l'année", assurant que même après la mort de Mouammar Kadhafi ses derniers fidèles représentaient une menace jugeant que les civils étaient désormais à l'abri des attaques après le décès de Mouammar Kadhafi et la chute de Syrte, sa région natale, le 20 octobre dernier. Malgré cette fin de non-recevoir, M. Abdeljalil a loué la mission de l'Alliance atlantique désignant l'opération de l'Otan a été un succès. Elle a été très précise, les civils n'ont pas été touchés. le peuple de Tripoli peut en témoigner, en exprimant la reconnaissance du peuple libyen. M. Rasmussen a précisé de ne pas prévoir désormais un rôle majeur pour l'Otan. Il revient désormais aux Nations unies d'être en première ligne dans l'assistance internationale aux nouvelles autorités libyennes. Un embargo sur les armes et quelque 26.000 sorties aériennes de l'Otan, dont plus de 9.650 dans un but offensif, ont largement contribué au changement de régime en Libye après plus de quarante ans de dictature, même si l'Alliance n'en avait pas officiellement fait un objectif. Il a ajouté que l'Alliance, qui n'a subi aucune perte humaine, ne communique pas sur le nombre de morts provoquées par ses frappes, mais estime avoir réussi à limiter au maximum les dégâts collatéraux grâce à des règles d'engagement très strictes. De son côté, l'ancien Premier ministre libyen, Al-Baghdadi Al-Mahmoudi, emprisonné en Tunisie et dont les autorités libyennes réclament l'extradition, a dit par la voix de son avocat craindre pour sa vie car il est le seul à détenir les secrets de l'Etat libyen après la mort de Mouammar Kadhafi. Le premier ministre, jusqu'aux derniers jours du régime déchu, M. Mahmoudi, 70 ans, avait été arrêté en Tunisie le 21 septembre dernier. Condamné pour entrée illégale sur le territoire, puis acquitté, il est toujours maintenu en détention. L'Italie souhaite bon travail au nouveau Premier ministre libyen Silvio Berlusconi, le chef du gouvernement italien et son ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini ont souhaité avant-hier bon travail au nouveau Premier ministre du gouvernement de transition libyen, l'universitaire Abdel Rahim al-Kib. L'Italie, sur la base de la profonde amitié qui la lie au peuple libyen, est prête à offrir le soutien que votre gouvernement jugera nécessaire dans le parcours vers la construction d'une nouvelle Libye libre et démocratique, a déclaré M. Berlusconi qui lui présente ses meilleurs voeux de bon travail pour mener la nouvelle Libye vers la démocratie et la reprise économique dans l'intérêt du peuple libyen, a déclaré M. Frattini, qui a été un des premiers à réagir à l'élection de M. Kib. Il a rappelé par la même occasion que cela passait par la formation du gouvernement de transition et la mise en oeuvre de la feuille de route politique, il continuera alors de soutenir avec conviction les efforts du CNT et des autres forces démocratiques du peuple libyen pour le succès de la transition et la pleine reprise du pays. Avant l'insurrection, l'Italie, ancienne puissance coloniale de la Libye, était le premier partenaire commercial de la Libye et plus de 180 entreprises italiennes y étaient installées mais au début du conflit, le gouvernement italien, au premier rang duquel Silvio Berlusconi, avait été réticent à lâcher le colonel Mouammar Kadhafi, avec lequel il avait signé en 2008 un traité d'amitié et de coopération économique. Toutefois, Rome a reconnu le Conseil national de transition (CNT) libyen le 4 avril dernier et a participé activement aux opérations militaires de l'OTAN en mettant à disposition ses bases aériennes et en menant des raids.