PARIS - Une montée des actes islamophobes a été constatée en France durant les neuf premiers mois de l'année en cours, a indiqué jeudi le président de l'Observatoire national des actes islamophobes, Abdallah Zekri. Cette augmentation des actes islamophobes est de plus de 20% durant la période considérée, a-t-il annoncé lors d'un point de presse à la Grande mosquée de Paris, prévoyant par la même une recrudescence de ces actes avant les élections présidentielles. Ces chiffres du ministère de l'Intérieur "concernent l'Islam, l'islamophobie, des insultes, des actes racistes, qui ont augmenté entre le 1er janvier et le 30 septembre de 22%", soit 115 plaintes déposées sur cette période dans les commissariats et gendarmeries", a indiqué Zekri, précisant que ces chiffres sont à considérer "tous actes confondus : profanation de cimetières, de mosquées, agressions, insultes, provocations, Corans brûlés et jetés dans les poubelles". Pour lui, ces chiffres "ne reflètent pas la réalité car beaucoup de personnes ne portent pas plainte". "Si ces cas sont pris en compte, on peut dire que l'augmentation, d'après les statistiques que nous avons, est d'à peu près 50% à 55%", a-t-il estimé. Zekri a prévenu que les chiffres seraient encore plus élevés en novembre et décembre "car nous entrons dans une phase électorale" et "il va y avoir des esprits malsains qui vont désigner les Musulmans et l'Islam", a-t-il dit, interpellant, à cette occasion, les pouvoirs publics pour qu'ils "mettent la main sur au moins quelques personnes qui ont commis ces actes". En septembre dernier, l'Observatoire des actes islamophobe en France avait porté plainte contre X après un constat de "recrudescence" des faits portant atteinte à la deuxième religion de ce pays et à ceux qui la pratiquent. Dans son rapport annuel, la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) avait révélé que l'année 2010 a été marquée par une hausse des atteintes à la communauté musulmane en France, signalant que treize mosquées ou lieux de culte musulmans ont notamment subi des actions violentes, contre six en 2009.