ALGER - Une réunion regroupant les ministres des Affaires étrangères des pays du champ du Sahel (Algérie, Mali, Mauritanie et Niger) se tiendra au début du mois de décembre prochain à Nouakchott, a annoncé dimanche à Alger le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines Abdelkader Messahel. "Cette réunion sera élargie à trois pays de la région, à savoir le Tchad, le Burkina Faso et le Nigeria", a précisé M. Messahel qui s'exprimait lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Hamadi Ould Baba Ould Hamadi, animée en marge des travaux de la 10ème session du comité de suivi algéro-mauritanien. L'association de ces trois pays intervient à la suite des connexions constatées entre l'organisation terroriste Boukou Haram activant au Nigeria et les groupes terroristes agissant dans les pays du Sahel, a-t-il expliqué. "Le Nigeria et le Tchad ont une part à prendre dans la lutte contre le terrorisme", a déclaré M. Messahel, rappelant que les pays du champ ont développé une coopération dans le domaine militaire et sécuritaire avec la mise en place de mécanismes devenus des instruments "efficaces" dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé dans la sous-région. "La concertation se fait aussi bien au plan bilatéral que régional avec pour objectif d'évaluer le degré de la menace terroriste et d'agir en conséquence par des actions collectives très concrètes", a ajouté le ministre délégué. "C'est une œuvre de longue haleine qui exige une concertation permanente pour faire front commun contre cette menace", a-t-il observé, tout en insistant sur la nécessité de lutter, en parallèle, contre la pauvreté à travers la mise en œuvre de projets communs de développement. S'agissant de la situation en Libye, M. Messahel a indiqué que les pays du champ attendent la constitution du prochain gouvernement, en espérant qu'il adoptera une "position claire" par rapport aux questions de la lutte antiterroriste et de la sécurité dans la région du Sahel. Interrogé, d'autre part, sur l'ouverture de passages pour la circulation des personnes tout au long des frontières algéro-mauritaniennes, le ministre délégué a fait part de la mise en place prochaine de groupes de travail mixtes pour aboutir à un accord sur l'ouverture de ces passages, relevant cependant que la circulation des personnes entre les deux pays n'est pas aussi importante que celle avec les autres pays voisins comme la Tunisie. Au chapitre de la coopération bilatérale, M. Messahel a mis l'accent sur l'importance de cette 10ème session du comité de suivi algéro-mauritanien, précisant que des recommandations seront soumises à la Haute commission mixte bilatérale qui se tiendra durant le premier trimestre de l'année 2012 à Nouakchott. Relevant une "complémentarité" entre les deux pays, le ministre délégué a estimé que la priorité sera donnée à la coopération dans le secteur de l'énergie avec la présence de Sonatrach en Mauritanie pour des travaux d'exploration du pétrole. Il a plaidé, dans ce sens, pour un développement des échanges commerciaux entre l'Algérie et la Mauritanie, dont le volume ne dépasse pas actuellement 3 millions de dollars. Cela pourra se faire à travers un partenariat intense et diversifié englobant plusieurs secteurs comme l'agriculture, la pêche, le commerce, la santé, l'enseignement supérieur, les travaux publics et la formation professionnelle, a-t-il précisé. Dans le domaine des infrastructures de base, M. Messahel a fait état d'un projet de réalisation d'un axe routier de 1.200 km reliant la wilaya de Tindouf et la ville de Choum en Mauritanie. Ce projet, dont l'étude devra être finalisée durant les prochaines semaines, aura des répercussions économiques importantes pour les populations locales, a-t-il estimé.