ALGER - Les partis islamistes en Egypte ont remporté la première phase des élections législatives, et se préparent ainsi à mener une rude bataille lundi au cours du second tour de ce premier scrutin depuis la chute du régime de l'ancien président Hosni Moubarak le 11 février dernier. Selon les résultats officiels de la Haute commission électorale égyptienne, les partis islamistes qui sont les Frères musulmans et le parti Al-Nour ont remporté plus de 65% des voix au premier tour des législatives, qui ont enregistré un taux de partcipation historique atteignant 62 %. Les parti des Frères musulmans —le Parti de la liberté et de la justice(PLJ)— a remporté 36,62% (3,5 millions de voix), le parti Al-Nour 24,36% (2,3 millions) et le Wassat 4,27%, (environ 416.000 voix) lors du premier tour organisé dans un tiers des gouvernorats, notamment les deux plus grandes villes, Le Caire et Alexandrie, a précisé M. Youssri Abdel Karim, secrétaire générale de la commission électorale. Quant au Bloc égyptien, une coalition libérale, il a obtenu 13,35% (1,2 million de voix). Les libéraux sont les grands perdants de ce premier tour, selon des analystes. Le PLJ a salué "le choix du peuple égyptien", appelant aussi à la coopération entre toutes les parties "pour sortir le pays de la crise" en cette période transitoire marquée par des violences et des manifestations contre le pouvoir militaire en place. Les Frères musulmans, le parti Al-Nour et les libéraux livreront une bataille rude au second tour des élections législatives qui débutera lundi en Egypte. Le premier tour du scrutin a enregistré une participation de 62%, selon M. Abdel Moez Ibrahim, le président de la Haute commission électorale, qui a qualifié ce taux du "plus haut de l'histoire de l'Egypte". La Haute commission électorale a précisé toutefois qu'elle n'allait annoncer le nombre de sièges attribués à chaque liste qu'après la fin, le 10 janvier, des élections de l'Assemblée du peuple (chambre des députés) dans tous les gouvernorats. Organisées lundi et mardi sans aucun incident, les élections législatives égyptiennes doivent s'étaler jusqu'en janvier pour la chambre des députés, puis jusqu'en mars pour la Choura (Sénat). Au total, deux tiers des 498 sièges de l'Assemblée du peuple seront pourvus à la proportionnelle de listes et le tiers restant via un scrutin uninominal à deux tours. A rappeler que les autorités égyptiennes ont fait appel à des organisations internationales pour surveiller ces élections, à l'instar de l'Observatoire des élections dans le monde arabe et des ONG internationales tel le "Centre Carter" et plusieurs associations représentant la société civile égyptienne. Précédé par des violences qui ont fait des dizaines de morts au Caire, ce processus électoral constitue un premier pas vers une transition démocratique exigée par les manifestants qui demandent depuis plus d'une semaine au Conseil suprême des forces armées (CSFA) de rendre le pouvoir aux civils. Les élections législatives égyptiennes se poursuivront lundi au moment où un nouveau gouvernement est sur le point d'être formé par le Premier ministre Kamal El-Ganzouri, qui a annoncé samedi que le cabinet pourrait être investi d'ici à mercredi. Nommé le 25 novembre par le CSFA, qui gère le pays depuis la chute de Moubarak, M. Ganzouri "espère achever les consultations pour la composition du gouvernement dimanche" et il "exprime l'espoir que la prestation de serment aura lieu d'ici mercredi" devant le chef du Conseil militaire au pouvoir, le maréchal Hussein Tantaoui, selon l'agence de presse Mena. La formation de ce cabinet, attendue mercredi ou jeudi derniers, a été "retardée en raison de changements dans les nominations", a indiqué l'agence. M. Ganzouri, qui a déjà été de 1996 à 1999 Premier ministre sous l'ère de l'ancien président Hosni Moubarak, avait fait savoir que son équipe comprendrait une dizaine au moins de membres de l'ancien gouvernement de Essam Charaf, qui avait démissionné à la suite d'affrontements meurtriers ayant opposé forces de l'ordre et manifestants en marge de rassemblements hostiles au pouvoir militaire.